Il faut songer à décharger le secrétaire général du Pds de ses fonctions. L’appel est de l’ancien président du groupe parlementaire libéral. Doudou Wade, qui constate les limites physiques de son leader, s’interroge aussi sur l’authenticité des documents qu’il reçoit de la part du Pds
Doudou Wade évoque la situation interne du Parti démocratique sénégalais (Pds). Il estime Hier, lors de l’émission «Le Grand jury», il a estimé que Abdoulaye Wade ne peut plus diriger leur formation politique, et il faut changer de leadership.
«Abdoulaye Wade a fêté ses 98 ans. Les démocrates sénégalais sont inquiets de la posture prise par le Pds. Depuis deux ans, notre parti s’interroge sur l’authenticité des signatures des documents qu’on reçoit», a-t-il dit. Mieux, Doudou Wade estime qu’il est temps de décharger son leader, Me Abdoulaye Wade, d’autant plus qu’il n’a plus toutes les capacités pour faire ce qu’il faisait avant.
Revenant sur les chamboulements connus récemment par le Pds et la «démission» de Woré Sarr de la tête de la Fédération nationale des femmes, Doudou Wade révèle qu’elle a été poussée «vers la sortie». «Maintenant, on n’appelle plus les gens pour venir voter, on prend une note, on se réfère à des articles qui ne conviennent pas et on assure une nomination à quelqu’un pour une fonction élective», a-t-il critiqué, ajoutant que Woré Sarr a tout donné pour le Pds. «Je l’ai eue au téléphone et elle est profondément atteinte», soutient-il.
Toutefois, il a évité de pointer du doigt Karim Wade, précisant que ces bouleversements internes ne sont pas l’œuvre de Abdoulaye Wade : «Ce n’est pas lui, du point de vue scientifique ; ce n’est pas lui en tant que juriste ; ce n’est pas lui en tant que politique», précise Doudou Wade.
«La politique militaire est du domaine du chef de l’État»
Premier ministre, avec sa casquette de chef du parti Pastef, Ousmane Sonko mène actuellement une diplomatie parallèle, qui pourrait nuire aux intérêts du Sénégal. La rencontre à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, durant la visite de Jean-Luc Mélenchon, fondateur du parti La France insoumise, le 16 mai dernier, n’a pas échappé à cette dynamique. Ce qui devait être initialement une réflexion scientifique sur la montée en puissance du parti Pastef, devenu un modèle de parti politique en Afrique de l’Ouest et au-delà, s’est rapidement transformé en débat sur les relations entre le Sénégal et la France, ainsi que sur la question de l’homosexualité. Et hier, lors de l’émission «Le Grand Jury» de la Rfm, Doudou Wade, ancien président du Groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (Pds), a mis en garde le Premier ministre et président du parti Pastef, Ousmane Sonko. Pour Doudou Wade, Ousmane Sonko n’est pas investi pour parler de la politique étrangère du Sénégal. «Le chef du parti Pastef n’est pas investi pour parler de notre politique étrangère. La politique étrangère comme la politique militaire sont du domaine du chef de l’Etat, et non du Premier ministre. La seule précaution que le chef de l’Etat peut prendre, c’est qu’en cas de déclaration de guerre, il doit se référer à l’Assemblée nationale», a expliqué Doudou Wade. Il ajoute que les ambassadeurs sont accrédités auprès du chef de l’Etat, et que ce dernier accrédite les ambassadeurs auprès d’autres chefs d’Etat, conformément à une règle internationale. «C’est une règle internationale. Aller dans le sens contraire, c’est être dans l’anormalité», a-t-il souligné.
Analysant la gestion de l’Etat par le duo Diomaye-Sonko, Doudou Wade a exprimé des réserves. «Nous sommes dans des choses que l’on n’a pas l’habitude de voir, et quand nous arrivons à une confusion des rôles au niveau du sommet de l’Etat, cela peut déboucher sur un désastre», souligne-t-il. A en croire Doudou Wade, les Sénégalais ont élu Bassirou Diomaye Faye de manière claire, et il appartient à Ousmane Sonko de «s’adapter à cette nouvelle hiérarchie», en acceptant d’être sous les ordres du président de la République, qui définit la politique de la Nation. En cas de désaccord entre les deux personnalités, Doudou Wade estime que le président de la République n’a qu’une solution : «Il doit entrer dans son bureau, prendre un décret et démettre le Premier ministre.»
Avec LQ