Dr Paul Kananura : «Le verdict sanitaire augure des changements de…»

Par Mohamed NDJIM

 

Au-delà de sa dimension pandémique, le covid-19 est, pour le Dr Paul Kananura, «un combat géopolitique qui expose les faiblesses des pays et des peuples». Le président de l’Institut Mandela, rappelant que la santé est une question de sécurité nationale, estime qu’il y a là un défi à relever dans la prise de décision par les pouvoirs publics. Dans cette perspective, «scientifiques, épidémiologistes, médecins, virologues, infectiologues, se doivent d’être en première ligne et de conseiller les politiques sur les décisions à prendre et non l’inverse», indique-t-il dans les conclusions d’une note d’orientation de l’Institut Mandela sur la crise sanitaire actuelle.

Selon lui, le défi majeur pour les dirigeants africains est de gérer les bouleversements de la crise systémique tout en pensant à l’avenir. Un échec, prévient-il, pourrait saper sérieusement leur autorité et ouvrir des perspectives de contestation déstabilisatrice. Une chose est sûre pour le Dr Paul Kananura : «le sentiment de dévastation de la Pandémie de covid-19 modifiera la manière de voir et de penser le monde». Espérant que «le divertissement des populations par la politique d’amusement public et de la diversion permanente des responsables politiques sera définitivement terminé avec le coronavirus covid-19», le président de l’Institut Mandela laisse entendre que «le verdict sanitaire augure des changements de gouvernance».

«Cette épidémie qui oblige de réinitialiser le fonctionnement planétaire est une chance qui permet à l’Afrique de se mettre à jour. L’Union africaine a été, comme trop souvent, aux «abonnés absents» sur le plan politique dans cette crise. À la fin de cette Pandémie, les pays africains doivent faire le bilan de la gestion de la crise sanitaire pour prendre des dispositions pour sortir l’Afrique de la dépendance sous toutes ses formes. Les leçons de vulnérabilité devront être rapidement apprises pour éviter qu’une telle surprise stratégique ne se reproduise sur le continent. Quand la crise sanitaire sera terminée, il conviendra de reprendre les analyses faites à chaud, afin d’en mesurer la pertinence, d’en tirer les enseignements nécessaires et de modifier ce qui devra l’être des gouvernances, nationale et continentale, ou encore de l’organisation administrative et du fonctionnement socio-politique des pays face aux épidémies à répétition sur le continent. C’est le moment d’affirmer le sens de l’État, celui de l’intérêt national et de la longue durée, ce qui exige d’écouter davantage des experts nationaux et panafricains», plaide le Dr Kananura.

Au lieu de subir sans réagir des vaccins, parfois ou souvent nocifs, il recommande de faire de la médecine traditionnelle africaine un outil d’influence géopolitique à travers des recherches fondamentales et appliquées et des industries pharmacologiques. D’où tout l’intérêt, à ses yeux, de penser l’après-crise en faisant appel aux propositions des citoyens et des intellectuels nationaux sur la base d’un nouveau paradigme socio-économique.

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