Du respect à l’égard du professeur Iba Der Thiam (Abdoul Aziz TALL)

La parution des premiers tomes de l’Histoire Générale du Sénégal a donné lieu à des contestations, dont certaines ont été totalement démesurées, en ce qu’elles portent les marques d’une violence inouïe que rien ne justifie.

D’abord parce ce travail est une œuvre humaine. Par essence, aucune œuvre humaine n’est parfaite. Elle est donc forcément sujette à des observations, critiques et débats. Le tout devant se faire sans animosité, ni passion inutile, autant d’attitudes qui sont aux antipodes d’une démarche scientifique. N’eût-il été plus simple, dès lors qu’on a des observations sur le document, de s’adresser par voie épistolaire au coordonnateur Iba Der Thiam pour lui signifier ses réserves ?

Il les aurait bien volontiers examinées avec bienveillance et soumises à l’excellente équipe qu’il dirige, composée d’éminents scientifiques, doublés d’une objectivité, soumis à la rigueur de leur métier et animés d’un patriotisme qui ne leur a jamais fait défaut. Ceux-là, ont consenti des sacrifices énormes dans la recherche, la réflexion, le travail de synthèse… En dépit de tout cela, il y aura toujours des contestations. Iba Der et son équipe ne sont ni dans la partisannerie, ni dans le favoritisme, encore moins dans la compromission. C’est des honnêtes Hommes. À savoir, intègres et détachés du souci de paraître et de la vanité, d’une probité morale que nul ne saurait mettre en doute.

La réponse du professeur Iba Der Thiam, dès le début de certaines contestations, aurait due suffire à calmer les esprits. Il a fait preuve de dépassement en annonçant publiquement que toutes les observations seront les bienvenues et qu’il n’exclut pas de reprendre avec son équipe, celles qui seront fondées. C’est cela l’esprit chevaleresque de l’intellectuel, doublé de l’humilité du croyant qui demeure persuadé qu’il n’a pas le monopole de la vérité.

Cela n’a pas empêché certaines personnes, animées d’un esprit de critiques, de se lancer dans des invectives, des insanités et autres gros mots. Le professeur Iba Der Thiam n’a plus rien à prouver dans ce pays, voire même en Afrique et dans le monde. Il fait partie des plus grandes sommités au monde dans son domaine. Il a enseigné de l’élémentaire aux universités, dirigé des travaux de thèse et de recherche. Ministre, il a géré l’Éducation nationale de l’élémentaire à l’université. En dépit de son âge avancé, il continue de servir bénévolement son pays, considérant que tant qu’il lui restera un souffle de vie, il devra le lui consacrer. Un homme comme celui-là, on lui doit respect, considération et beaucoup d’égards. Je suis sûr que ces attaques infondées ne feront que renforcer sa foi de musulman et de croyant. Ce n’est pas à l’historien accompli à qui on enseignera que l’histoire est remplie de faits marqués par des attaques agressives envers de Grands hommes qui ont su relever le défi, en s’adossant aux valeurs de leur religion, de leur culture et de l’éducation reçue de leur milieu familial.

Abdoul Aziz TALL, Conseiller en Management, Ancien ministre.

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