Jusqu’ici tout va bien pour Amadou Bâ. Le Président de la République, Macky Sall, lui a servi sa machine électorale – en perte de vitesse après les dernières locales et législatives – sur un plateau d’argent.
À part les défections de Aly Ngouille Ndiaye, maire de Linguère et ancien ministre de l’Agriculture, et celle de Mame Boye Diao, maire de Kolda et ex Directeur de la Caisse des Dépôts et des Consignations, la coalition Benno Bokk Yakaar, s’est rangée derrière sa candidature. Le Parti socialiste (PS), l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) ou encore la Ligue Démocratique (LD), ont acquiescé sans broncher la décision de Macky Sall de miser sur l’actuel chef du gouvernement.
Abdoulaye Daouda Diallo, à qui l’on prêtait l’intention d’entrer en dissidence, a finalement affiché un soutien timide et sans enthousiasme à M. Ba.
Le plus fascinant dans la désignation de l’ancien Directeur des Impôts et des Domaines comme porte-étendard de la majorité présidentielle est qu’elle semble avoir également tétanisé l’opposition, qui ne l’a pas attaqué aussi vivement que l’on pouvait s’y ’attendre. Il faut dire que tout au long de sa discrète ascension politique, l’homme s’est fait un devoir de ne fâcher personne et de savoir cultiver les relations. L’intéressé reconnaît d’ailleurs que son ouverture et sa capacité à choyer ses adversaires sont une de ses forces. “L’un de mes atouts, c’est que je parle à tout le monde, concède-t-il. Je suis en mesure de mobiliser aussi bien dans les milieux d’affaires que dans la société civile, et je cultive de bonnes relations avec les partenaires techniques et financiers internationaux du Sénégal”.
Amadou Ba a-t-il seulement des ennemis ? Si oui, ils se font bien discrets.
En parlant de la société civile, on se souvient des mots bienveillants de Seydi Gassama – pourtant peu suspect de connivence avec le pouvoir -lors de la déclaration de politique générale de M. Ba.