EL HADJI HAMIDOU KASSE, MINISTRE CONSEILLER «Quel crédit donner à la coalition Manko avec un chantre de la dévolution dynastique du pouvoir ?»

Philosophe, mais politique engagé, le ministre conseiller El Hadj Hamidou Kassé est l’un des idéologues de la majorité présidentielle. Au lendemain de la présidentielle de 2012, il avait indiqué que même les «bastions démocratiques» du Pds avaient leur place dans la nouvelle dynamique post alternance. Dans le même temps, il dé- nonçait ce qu’il appelle le clan «putschiste et réactionnaire» incarné par une partie de la direction du Pds. A l’approche des législatives et face à la surchauffe politique, LaTribune est allée à la rencontre. Sans détours.

Recueillis par Félix NZALE

A l’Apr, on semble s’éloi- gner du débat d’idées à l’interne, pour faire place à de l’animosité. Est-ce une attitude normale de membres d’un parti au pouvoir ? Rassurez-vous, il y a bien des débats d’idées autour du Prési- dent. Et c’est tous les jours. Les débats à l’interne tournent autour des stratégies, programmes et projets pour faire avancer le Plan Sénégal Emergent. Ces débats tournent également autour de l’évaluation des politiques mises en œuvre pour nous assurer qu’elles ont un effet et/ou un impact sur le vécu des popula- tions. Je disais quelque part que le Président est avant tout dans ce débatsans arrêt, avec desres- ponsables politiques, des cadres dirigeants desstructures de l’État, des partenaires et des acteurs de la société civile. Voilà d’ailleurs qui explique nos performances économiques,sociales, culturelles et politiques malgré l’immensité de ce qui reste à faire. C’est éga- lement la raison pour laquelle l’opposition ne pose jamais, de- puis 2812, un débat de fond sur les grandes questions qui préoccupent les populations. C’estsurtout elle qu’il faut interpellersur son incapacité à nous affronter sur le terrain des orientations et projets. L’arbre des querelles dans l’espace médiatique, que nos camarades ont dépassées d’ailleurs, ne doit guère masquer la vitalité du débat d’idées en notre sein. Le Président Sall a sifflé à plusieurs reprises la fin de la récréation, or il y a toujours cette surdité qui frise la défiance… Ilfaut dédramatiser.Il est toujours regrettable qu’une famille étale ses divergences dans l’espace public. Le Président est un leader qui possède des méthodes de ré- solution des problèmes à l’interne. Il est bienheureux que nos camarades aient compris que le combat, c’est de préparer les lé- gislatives pour reconduire une majorité encore plus confortable. Maintenant, les positionnements à l’approche des échéances électorales ne sont pas propres à l’Apr ou à la majorité de façon générale, et vous le verrez bien lorsque les chosessérieuses com- menceront du côté de ceux qui, en désarroi, sont dans l’illusion d’une unité qui est de façade en réalité. Vous parlez de qui ? Regardez autour de vous. Quels partis sont dans une stratégie de survie aujourd’hui? Faites vous- mêmes le profilage des acteurs de ce regroupement qui ne porte aucune proposition alternative. Et,surtout, revisitez lesrapports entre certains d’entre eux et leurs discours respectifs dans notre histoire la plus récente. Objec- tivement, quelle crédibilité peut bien se prévaloir une telle coali- tion ? Le combat pour le contrôle de l’Assemblée nationale s’annonce âpre