Khady F. a intérêt à se ressaisir. La jeune fille de 18 ans qui a multiplié les fugues, a été appréhendée pour avoir agressé le nommé El Hadji Déthié Mbaye au quartier Dangou de Rufisque. Reconnue coupable de vol en réunion commis la nuit, violence et voie de fait, la prévenue a écopé hier, de deux ans de prison.
Née en 2004 et demeurant au quartier Sant Yalla de Rufisque, Khady F. a multiplié les fugues durant son adolescence. Lors de sa dernière disparition, elle a rejoint une bande d’agresseurs qui a délesté le nommé El Hadji Déthié Mbaye de son portable. Attrapée par les passants, la jeune fille a été mise à la disposition de la police. Ce, après avoir échappé à la furie de la foule. Poursuivie pour vol en réunion commis la nuit, violence et voie de fait, la prévenue a été présentée hier, au juge du tribunal de Dakar statuant en matière de flagrants délits.
A l’en croire, elle a connu ses deux comparses, Laye et Ameth lors d’un « thiant » (veillée religieuse), il y a plusieurs mois. La nuit de l’agression, ils partaient encore à un « thiant ». Arrivés à Dangou, vers 21h, ils ont trouvé le plaignant assis près d’un terrain de football. C’est ainsi qu’ils lui ont réclamé son portable. Déthié Mbaye a fait la sourde oreille. Mais, il a été étranglé par l’un des acolytes de la fille, avant que cette dernière ne s’empare de son téléphone en introduisant ses mains dans sa poche. « J’ai été appréhendée au moment où je tentais de prendre la fuite avec mes complices.
C’est un gars a alerté la police, après m’avoir sauvée d’un lynchage », a affirmé la comparante, toute honte bue. Par ailleurs, la voleuse qui regardait ses deux parents de travers, a contesté avoir fugué. « C’est mon grand-frère qui m’a expulsée du domicile familial, car on se chamaillait régulièrement. Il a jeté toutes mes bagages dehors devant ma mère. Mon père vit à Yarakh », a-t-elle pesté.
Cette thèse a été balayée d’un revers de main par les parents de l’adolescente. D’après leurs dires, celle-ci s’est évaporée dans la nature pendant deux semaines. Après avoir rabroué la mise en cause, la déléguée du procureur a sollicité deux ans, dont trois mois ferme. Lors de sa plaidoirie, Me Ousseynou Gaye a demandé au tribunal de tendre la perche à la prévenue qui, d’après lui, a été aussi transformée en objet sexuel par ses complices. « Elle a arrêté de fumer parce qu’elle est asthmatique. Elle habite dans la rue ou chez ses complices qui sont plus âgés qu’elle. Elle ne s’accompagne que de jeunes garçons », a déploré l’avocat.
À l’issue des débats, le juge a condamné la prévenue à la peine requise par la parquetière.