Après avoir déjoué la plupart des pronostics, Valérie Pécresse a finalement été choisie par les adhérents des Républicains pour représenter la droite à l’élection présidentielle française, au printemps prochain. Ancienne ministre sous Nicolas Sarkozy, la présidente de la région Ile-de-France a gravi tous les échelons de la politique et rêve d’accéder à la fonction suprême, et ainsi devenir la première présidente de la République française. Combative, réformiste, libérale: Valérie Pécresse, qui affirme aujourd’hui vouloir “remettre de l’ordre dans la rue”, se définit elle-même entre Angela Merkel et Margaret Thatcher. Mais qui est-elle vraiment? Portrait.
Le 5 juin 2019, Valérie Pécresse quittait Les Républicains avec fracas à la suite d’une nouvelle débâcle électorale lors des européennes. “J’ai acquis la conviction que la refondation de la droite doit se faire de l’extérieur”, expliquait-elle pour justifier son départ.
Deux ans et demi plus tard, c’est un retour par la grande porte que vient de réaliser Valérie Pécresse au sein des Républicains, quelques semaines seulement après avoir repris sa carte. La présidente de la région Ile-de-France s’est imposée contre toute attente face à ses concurrents lors de la primaire interne pour devenir la première femme à représenter la droite lors de l’élection présidentielle française, a-t-elle répété à l’envi depuis sa victoire samedi dernier.
La plus grande menace pour Macron?
Une victoire un peu inespérée, de l’aveu de son propre camp, pour celle qui rêve désormais de devenir la première femme présidente de la République française. Et il s’agit précisément d’un argument de campagne de poids pour la droite, bien décidée à réinvestir l’Élysée après dix ans et deux échecs consécutifs. D’ailleurs, selon un récent sondage, Valérie Pécresse l’emporterait face à Emmanuel Macron au second tour. C’est tout simplement la première fois que le président sortant est donné battu dans les enquêtes d’opinion.
Bachelière à 16 ans, diplômée des plus prestigieuses grandes écoles (HEC, ENA), polyglotte (elle parle notamment le russe), Valérie Pécresse peut se targuer d’avoir réalisé un parcours parfait. À 54 ans, son expérience politique plaide en sa faveur. D’abord conseillère auprès de son mentor Jacques Chirac, puis députée, ministre de l’Enseignement supérieur (on se souvient de sa réforme des universités), ministre du Budget et porte-parole du gouvernement sous Nicolas Sarkozy, elle est depuis 2015 la présidente de la région Ile-de-France, la plus peuplée et la plus riche du pays.
“Je suis 2/3 Merkel et 1/3 Thatcher”
Issue de la droite sociale et libérale, Valérie Pécresse aime à se comparer à Angela Merkel, mais aussi à Margaret Thatcher, deux femmes qui incarnent l’autorité selon elle. Mariée à un polytechnicien et mère de trois enfants, la native de Neuilly-sur-Seine, qui incarne l’aile centriste au sein de LR, a durci son discours ces derniers mois, particulièrement sur le régalien, comme elle l’a montré lors des différents débats précédant le congrès des Républicains.
Jugée trop molle par ses détracteurs, que d’aucuns qualifient de “Macron en jupe”, Valérie Pécresse affirme désormais ne pas avoir la main qui tremble “pour remettre de l’ordre dans la rue, stopper l’immigration incontrôlée et lutter contre l’islamisme.”
Promesses fillonistes
Sur le plan économique, la libérale souhaite supprimer 150.000 postes de fonctionnaires, reprenant ainsi, en partie, une promesse de campagne de François Fillon en 2017. Afin d’augmenter le pouvoir d’achat, Valérie Pécresse promet d’augmenter de 10% les salaires nets des Français gagnant moins de 3.000 euros nets. Une proposition financée, en partie, par la fin des 35 heures.