Entretien exclusif : Pape Diouf parle de politique

Artiste de renommée internationale, Pape Diouf a fini de s’imposer sur tous les plateaux. Connu et reconnu comme faisant partie de la nouvelle génération de leaders dans le secteur musical, il va sortir un nouvel album de dix titres qui va certainement faire bouger les salons. “Enjoy” (prendre du plaisir), est le titre générique de l’album qui aborde plusieurs thématiques dont la dignité humaine. Dans cet entretien qu’il a bien voulu accorder à Tribune, il revisite son riche répertoire, nous parle de son prochain périple au Brésil et la station Bercy qu’il s’apprêtera à rejoindre. En cri de cœur il lance un appel aux politiques en compétition sur la piste de la présidentielle 2019.

Vous êtes sur le point de sortir un nouvel album apprend-ton, qu’en est-il ?

Pape Diouf : Effectivement ! Nous allons sortir un album composé de dix titres. Ce n’est pas encore prêt, mais ce sera bientôt sur le marché. Je vous signale que nous sommes restés quand même près de quatre ans sans mettre un album sur le marché. Je peux d’ores et déjà vous annoncer que l’album porte le titre de “Enjoy” (i.e. : se faire plaisir). Jai choisi ce titre parce que je pense que nous en avons véritablement besoin aujourd’hui. Mais, le tout doit pouvoir se faire dans la paix et la joie. Nous nous considérons des leaders d’opinion, nous devons donc travailler à la paix et la stabilité. C’est pour cette raison que leader de la “Génération consciente” que je suis (ndlr : c’est le nom de son groupe), a jugé nécessaire d’aller dans le sens des aspirations du public qui est de sensibiliser tout le monde sur l’opportunité qu’il y a de promouvoir le vivre en paix.

Pouvez-vous nous parler des titres qui composent votre prochain album ?

J’ai abordé pas mal de thèmes. Il y a un titre qui sonne bien comme “dignité” car, une personne sans dignité ne vaut absolument rien. La dignité ne se vend pas et on ne la ramasse pas dans la rue. Il y a aussi c titre : “Yalla jexul” (Dieu, l’Infiniment Bon, ndlr). Les gens sont fatigués de la misère et de la pauvreté. D’où cet appel aux plus nantis de venir en aide au moins nantis. J’ai aussi rendu un vibrant hommage aux étudiants sans oublier de célébrer l’amour ou encore la mélodie dédiée aux griots que nous sommes, entre autres.

Où puisez-vous votre inspiration ?

Il ne faut oublier qu’avant tout je suis un griot. Donc, il y a forcément un côté inné en moi, un don naturel. L’artiste, c’est vrai, il lui faut de l’inspiration et de la créativité. Il ne faut pas oublier aussi la conception. Je suis passé par Lemzo Diamano, mais je continue mon apprentissage dans la musique. Par exemple, j’ai chanté le Train express régional (Ter), vu que je suis né à Guinaw rails, je connais bien les rails. C’est dire que le Ter est une satisfaction qui va nous faciliter les déplacements sans grandes peines réelles. Des infrastructures de qualité sont prévues et sont toujours les bienvenues.

Pape Diouf doit se rendre au Brésil prochainement… N’est-ce pas tenter l’aventure de votre part ?

Du tout ! Du Brésil à l’Argentine, est installée une forte communauté sénégalaise. Ce sont des adhérents au concept de “Grand Beggé” et demandent à ce que je me produise au Brésil. Je vais y aller pour leur apporter du plaisir bien de chez nous. Ce sera le 4 avril prochain et j’appelle tous les Sénégalais vivant en Amérique Latine de venir assister à ce grand concert.

Dans ces pays, il y a beaucoup de jeunes émigrés sénégalais qui y sont sans papiers. D’autres traversent l’Amazonie avec tous les risques pour essayer d’entrer aux États-Unis. Est-ce que vous allez leur délivrer des messages de sensibilisation ?

Bien sûr ! C’est très dur pour certains. Mais, ils n’ont en ligne de mire que la réussite. Il y a aussi des Brésiliens et autres nationalités qui viennent chez nous. Alors, il faut que l’on facilite à tout le monde les papiers pour voyager. C’est le monde d’aujourd’hui qui le veut. Donc, que les ambassades facilitent la délivrance des visas. Je dois aussi rappeler que nous préparons le grand rendez-vous à Bercy. Ce sera un moment exceptionnel entre nous et les fans qui se trouvent partout en Europe. Ce sera le rendez-vous de la Lactance, car nous serons tous tout en blanc, couleur de la paix.

Le Sénégal est un pays stable. Mais, depuis quelques semaines, l’on assiste à une série d’enlèvements suivis de meurtre et d’enfants, cela vous indigne ?

Je le déplore fermement. Les enfants sont l’avenir de demain. Que tout le monde soit vigilant et surtout les parents. Soyons aux côtés de nos enfants chaque minute qui passe. Il faut tous lutter contre ce fléau avec la dernière fermeté. Il faut aussi freiner les agressions sur la personne.

Le pays se dirige vers la présidentielle de 2019. Quels messages avez-vous à délivrer aux politiciens ?

Qu’ils prennent du plaisir eux aussi (Enjoy yourself). Nous sommes tous des Sénégalais après tout. Restons donc unis et patriotes jusqu’au bout, car nous demeurons les uns les autres des parents. Je prie que tout se passe dans la plus grande sérénité.

La pratique du sport que vous aimez ne vous manque-t-il pas ?

Je le pratique tout le temps. Il est vrai que je suis resté longtemps sans faire de sport de contact. C’est uniquement par prudence parce qu’il faut éviter les blessures à un moment où ton public t’attend pour des prestations.

En juin le Sénégal va disputer la coupe du monde. Quelle chanson préparez-vous pour nos Lions du football ?

Je suis un ancien footballeur je vous signale. Donc, je vis de football. Croisons les doigts pour que notre équipe se hisse haut dans cette compétition. Je conseillerai aux joueurs de rester fermement concentrés en se répétant que toute la nation est mobilisée derrière eux. Nous souhaitons bonne chance à tout l’encadrement. Dans mon registre, je suis un chanteur. Je vais donc préparer un opus qui va tonner fort.

S’il vous était permis de choisir d’être autre chose qu’une personne en un jour, que seriez-vous ?

(Rires). Le Lion bien sûr, parce que roi de la forêt…..