Le Sénégal est sur ses gardes. Notre pays est en veille depuis que des cas de choléra et de fièvre hémorragique de Marburg sont annoncés dans certains pays de la sous-région africaine. La Guinée équatoriale a enregistré 11 décès liés à la maladie à virus de Marburg, une fièvre hémorragique presque aussi meurtrière qu’Ebola.
Kalioub Djibril Sow, épidémiologiste au Centre des opérations d’urgences sanitaires (Cous) a d’ailleurs indiqué que la pathologie sévit même en Afrique de l’Ouest. C’est une maladie qui fait rage souvent en Afrique et est mortelle comme Ebola, dit-il en marge de l’atelier sur le système de gestion des incidents (SGI).
Selon l’épidémiologiste, la létalité est souvent élevée, mais les pays sont toujours préparés à gérer ces types d’urgence de santé publique. «Au Sénégal, comme toujours, nous sommes en état de veille sur les maladies qui sévissent dans les pays voisins. Nous sommes toujours préparés à intervenir devant toute urgence de santé publique, comme on l’a toujours fait», explique M. Sow.
Poursuivant, il note que «les mêmes dispositions sont prises au niveau national et les acteurs sont prêts à intervenir. Cela, depuis qu’une information selon laquelle il y a une maladie Marburg qui sévit au niveau de la Guinée équatoriale».
Et d’ajouter : «Nous avons continué à renforcer la surveillance épidémiologique comme nous le faisons au niveau des frontières ou les points d’entrée. Nous avons alerté aussi les services de surveillance au niveau de l’ensemble du pays pour qu’on puisse renforcer la surveillance.»
Le Sénégal, dit l’épidémiologiste, continue toujours à travailler sur la préparation face à cette maladie, même si la Guinée équatoriale n’est pas un pays voisin.
En effet, le virus voyage. En plus de l’épidémie de fièvre de Marburg en Guinée équatoriale, il est signalé des épidémies de choléra dans certains pays de l’Afrique de l’Est.
Le 13 février, la Guinée équatoriale avait annoncé la mort de neuf personnes, entre le 7 janvier et le 7 février, de la maladie à virus de Marburg. Il s’agit de la «toute première épidémie à virus de Marburg» dans ce petit pays d’Afrique situé dans le centre-ouest du continent, a indiqué l’OMS qui a convoqué une réunion d’urgence le 14 février.
Le virus de Marburg se transmet à l’homme par les chauves-souris frugivores et se propage dans l’espèce humaine par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées ou avec les surfaces et les matériaux. Cette maladie, très virulente, provoque une fièvre hémorragique avec un taux de létalité pouvant atteindre 88 %. Il n’existe aucun vaccin ou traitement antiviral approuvé pour traiter le virus.
Cependant, les soins de soutien – réhydratation par voie orale ou intraveineuse – et le traitement des symptômes spécifiques augmentent les chances de survie.