Co-fondée en 2007 par Eric Scotto (président) et Patrice Lucas (directeur général), Akuo est une entreprise spécialisée dans les énergies renouvelables, proposant une palette diversifiée de services dans les domaines du solaire, de l’éolien, de l’hydraulique et du stockage. Présent au Sénégal par le biais de sa fondation, Akuo a pour ambition de s’implanter dans le pays et de faire profiter de son savoir-faire, à plus grande échelle, pour le bien-être des populations et de participer aux efforts de développement.
De tous les défis que doit surmonter la planète, la crise climatique est sans doute le plus important. Les retombées négatives de ce phénomène se font déjà sentir à travers plusieurs manifestations telles que : la diminution de la disponibilité en eau et des rendements des cultures, l’augmentation des risques de sécheresses et de perte de biodiversité, les incendies de forêt et les vagues de chaleur. Cependant, l’espoir demeure grâce à l’atténuation de ces effets à travers des habitudes de consommation plus vertes.
C’est dans ce combat en faveur des énergies renouvelables que le groupe Akuo s’est lancé en 2007 par la volonté de Patrice Lucas et d’Éric Scotto. Ce dernier est à Dakar pour une série de rencontres avec les autorités sénégalaises dans le but d’implanter des projets d’envergure. Pour ce faire, Akuo compte investir 90 milliards de Fcfa dans la réalisation de 2 projets. “C’est notre plan d’investissement à court et moyen terme. Les ambitions du pays et la confiance que nous avons dans sa capacité à tenir le plan d’accélération de la transition énergétique nous amènent à penser que nous allons installer notre bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest au Sénégal”, ambitionne-t-il. Dans sa phase initiale, la société souhaite faire valoir son savoir-faire en matière de stockage solaire afin de booster la production d’électricité. “Nous allons proposer ces solutions de stockage solaire à la Senelec pour pouvoir commencer à avoir des outils puissants de régulation de la fréquence, de la puissance et d’extension de la disponibilité de la ressource”, explique Éric Scotto, qui a salué la collaboration avec la famille Amar. En effet, le Groupe Akuo a choisi de s’associer avec Holding Amar qui a réussi à se positionner sur le marché International grâce à son savoir faire, ses aptitudes et ses capacités de même que son expertise dans le domaine avec sa contribution dans la mise en place de la centrale de “Taiba Ndiaye”
Éric Scotto : « Le Sénégal est un pays extrêmement riche de ses ressources que sont le soleil, le vent et l’eau »
Pour Éric Scotto, “le soleil n’envoie pas la facture. Grâce aux énergies renouvelables, on peut minimiser et prédire le prix”.
En 16 ans d’existence, le groupe Akuo a acquis une notoriété conséquente sur le marché des énergies renouvelables, ce qui lui a permis d’être présent sur 5 continents. « Nous avons 1,5 GW de projets en opération. En 2025, il y aura une très grande accélération de notre capacité de production qui passera à 6,2 GW et nous aurons à peu près quinze GW en service dès 2030 », projette le président de la structure.
En Afrique, seuls le Mali, Madagascar et l’île Maurice bénéficient du projet Akuo, et 9 pays, dont le Sénégal, sont en phase de développement. Concernant le pays de la Teranga, l’entreprise française veut exploiter les atouts offerts par la mère nature : « Le Sénégal est un pays extrêmement riche puisqu’il dispose de ressources solaires et éoliennes très importantes. C’est l’un des pays les mieux lotis de l’Afrique de l’Ouest en termes de ressources ».
Au Sénégal, les énergies renouvelables représentent 30 % du mix énergétique. Le pays a fait d’énormes progrès dans ce secteur en intégrant, entre 2016 et 2020, plus de 400 MW d’énergies renouvelables dans les capacités de production. Compte tenu de ces avancées significatives, le groupe Akuo espère pouvoir appuyer le Sénégal grâce à sa technologie de stockage d’énergie. « Avec cette accélération de la pénétration des énergies renouvelables, le Sénégal aura besoin de compétences en matière de stockage », explique-t-il. Cette innovation sur le marché de l’énergie renouvelable serait partie de l’idée d’utiliser des batteries pour permettre à ce stockage de subvenir aux besoins de l’opérateur de réseau tout en lui permettant de gommer l’intermittence, mais aussi de réguler la fréquence et de bénéficier de cette ressource sur une plage horaire beaucoup plus importante.
Akuo au Sénégal : Une approche communautaire à travers sa fondation
Si les dernières démarches pour une implantation officielle sont sur le point d’être finalisées, l’entreprise Akuo fait déjà parler d’elle au Sénégal. La société se familiarise avec la population sénégalaise à travers des projets d’énergies renouvelables. L’un d’eux se nomme “Sen Lamp” développé en collaboration avec l’association Schola Africa. « C’est un projet où les enfants viennent le matin à l’école et repartent le soir avec des lampes. Elles servent le soir à poursuivre l’éducation, à faire leurs devoirs. Le lendemain, ils ramènent les lampes à l’école et les rechargent grâce aux panneaux solaires », explique Eric Scotto, qui ajoute que cette initiative a participé au prolongement de la scolarisation. « Et ça permet aussi de faire pénétrer la lumière au cœur du foyer. Certains les qualifieraient de petits projets, moi, je les qualifierais de projets majeurs », argumente-t-il. Toujours dans le domaine de l’éducation, cette fois-ci sur l’île de Boppu Thior à Saint-Louis. L’établissement scolaire était confronté à des problèmes de scolarisation et d’absentéisme, à cause d’un défaut de latrine. « Du coup, certains enfants repartaient chez eux et ne revenaient pas l’après-midi parce qu’ils n’avaient pas les moyens de rester aussi longtemps, surtout les filles, à l’école », raconte Éric Scotto. Pour pallier ce manque, Akuo a construit ces toilettes en plus d’avoir construit des salles de classe et sensibilisé sur les énergies renouvelables.
« Ça a toujours été fondamental d’inclure les populations dans les projets »
Partout où l’entreprise s’implante, le dialogue avec les communautés semble primer. « Ça a toujours été fondamental d’inclure les populations dans les projets. Il y a une notion qui est très importante chez nous, c’est celle de l’acceptabilité », se justifie le président d’Akuo. Cette capacité d’écoute et d’adaptation a permis à Akuo de mettre sur pied un projet d’agrivoltaïsme sur l’île de la Réunion. Ce territoire exigu de 100 km de long et 30 km de large et peuplé de près d’un million d’habitants marchait sur les braises du conflit d’usage des terres. Éric Scotto revient sur ce projet : « On a créé des serres anti-cycloniques. On n’a pas consommé l’espace agricole, on a utilisé la verticalité de cette serre pour produire de l’énergie. C’est cette combinaison qui a fait le succès qui est aujourd’hui planétaire ».
Toujours dans cette même optique, le groupe a mis en place un projet de solaire flottant. Cette technologie propre à Akuo permet de couvrir une surface d’eau importante avec des panneaux solaires produisant de l’énergie sans utiliser de terre. Outre une économie d’espace, ce projet présente un autre avantage : « Un avantage de ce type de solution, c’est qu’avec le changement climatique, on a des problématiques au niveau de l’eau partout dans le monde et donc, couvrir certains réservoirs avec ces flotteurs et ces panneaux photovoltaïques, c’est aussi limiter l’évaporation ».
Le transfert de compétences l’autre mission d’Akuo
L’autre moyen trouvé par la société pour s’inscrire durablement au sein d’une communauté est le volet formation. L’exemple le plus palpable est celui de Kita au Mali. Là-bas, Akuo a installé une centrale de 50 MW. « Mais, on s’est posé la question pour les gens qui habitent ce territoire : « Qu’est-ce que ça représente ? ». Alors, ça représentait un potentiel d’emploi direct et indirect. C’est l’une de nos grandes forces : travailler sur le transfert de compétences, former les gens localement », confie Éric Scotto qui précise que trois ans après la mise en service de cette centrale, l’équipe est composée à 100% de Maliens. « On apporte aussi cette conviction qu’on peut créer des emplois durables non délocalisables. Simultanément, on a travaillé avec 120 femmes de la région de Kita et on a créé un projet qui s’appelle Senecoura », ajoute-t-il, avant de revenir sur les détails de cette initiative : « Cette centrale crée une richesse locale qui nous permet de nous projeter sur le très long terme au cœur du territoire. On a souhaité qu’il y ait des retombées immédiates pour les populations et on a créé avec les populations un projet d’agriculture régénérative autour de semences résilientes à la sécheresse ».
Cette approche est un exemple de leur engagement en faveur du développement durable, qui met l’accent sur les retombées positives pour les communautés locales.