Escroquerie au préjudice de 9 personnes : la commerçante Aïssatou Kane à la barre des flagrants délits

Poursuivie pour escroquerie au préjudice de neuf (9) parties civiles, la commerçante Aïssatou Kane a fait face au juge du tribunal des flagrants délits de Dakar. Heureusement, elle a été relaxée. Toutefois, elle a été condamnée à rembourser l’argent que les plaignants lui avaient versé.

De la chance, Aïssatou Kane peut se vanter d’en avoir. Elle a été blanchie, hier, par le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar. Poursuivie pour escroquerie au préjudice de diverses parties civiles, en l’occurrence Mame Tabara Diallo, Amy Thiam, Fatou Kiné Sylla, Mouslimatou Wade, Yacine Cissé, Fatoumata Balayara, Félicité Marie Antoinette Ferrera, Balla Mbengue Mboup et Babacar Ndiaye, elle a été appelée à la barre des flagrants délits. En effet, l’instruction d’audience qui a été menée, hier, a révélé que la prévenue faisait de la vente en ligne sur sa page Facebook. Ainsi, elle y publiait des photos annonçant qu’elle dispose de matériels électroménagers et électroniques. À cet effet, les intéressés ont manifesté leur désir d’en acquérir. Par la suite, elles lui versent des acomptes. En retour, les clients et non moins parties civiles dans cette affaire n’ont reçu que déception. Car, les matériels commandés n’ont jamais été livrés et les délais consignés jamais respectés.

Première à prendre la parole, Amy Thiam a raconté sa mésaventure avec la prévenue Aïssatou. Nouvellement mariée, elle avait commandé une télévision et une chambre à coucher. « Elle me doit 360.000 francs. En fait, elle avait publié sur sa page Facebook des télévisions qu’elle vendait à 60.000 francs et je lui ai envoyé un message pour lui dire que j’étais intéressée. Ainsi, elle m’a dit de lui envoyer l’argent. Ce que j’ai fait sans problème. Des jours passés, elle ne m’a pas donné la télévision prétextant n’avoir pas reçu le matériel de son fournisseur », narre-t-elle. Poursuivant, elle renchérit : « Quelques jours après, elle a posté une chambre à coucher qu’elle cédait à 300 .000 francs. Cette fois-ci , je ne lui ai pas fait un transfert mais je suis moi-même allée chez elle lui remettre l’argent. Elle m’a remis un reçu. Mais jusqu’à présent je n’ai rien vu. Si j’ai eu confiance en elle c’est parce que j’ai vu des retours positifs de ses clients. » C’est la même histoire racontée presque par toutes les parties civiles.

À la barre, Aïssatou Kane a contesté les faits d’escroquerie qui lui sont imputés. Toutefois, elle reconnaît avoir reçu leur argent mais déclare n’avoir jamais eu l’intention de le bouffer. « Si les commandes ont accusé un retard, c’est parce que j’étais malade. Mais j’ai de l’argent dans mon compte et je vais leur rembourser dès que je serai libérée », dit-elle.

À sa suite, les parties civiles ont, à tour de rôle, réclamé le remboursement de leurs sous versés à la mise en cause. De l’avis du maître des poursuites, les parties civiles ont été tout simplement flouées. Pour lui, si les matériels ne sont pas disponibles elle ne devait pas recevoir les commandes. « Ses manœuvres sont établies. Il faut la condamner à une peine d’avertissement qui lui permettra de revoir sa façon de faire après sa sortie de prison », indique le parqueteur qui a requis une peine de 3 mois dont un mois ferme contre Aïssatou. L’avocat de La Défense, Me Baba Diop, a plaidé la relaxe et a demandé au tribunal d’ordonner le remboursement. « Ce n’est pas parce qu’elle a fait ces publications que les clientes ont accouru vers elle. Ces publications étaient juste pour avoir des contacts. Finalement toutes les parties civiles ont désisté. Elle était confrontée à des problèmes parce qu’elle avait des engagements ailleurs.» À l’issue des débats, le tribunal a relaxé la prévenue Aïssatou Kane du délit d’escroquerie qui lui était reproché. Néanmoins, le tribunal a reçu la constitution des parties civiles à leur allouer totalement leur argent estimé à 1.370.800 francs.

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