Souleymane Baldé risque 2 ans d’emprisonnement ferme si le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar suit le réquisitoire de la représentante du ministère public. Il répondait des faits d’escroquerie, de trafic de migrants et de blanchiment de capitaux. Il sera fixé sur son sort le 13 mai prochain.
2 ans d’emprisonnement ferme ! C’est la peine requise par le ministère public contre le sieur Souleymane Baldé. Ce ressortissant Bissau guinéen qui comparaissait à la barre des flagrants délits de Dakar est poursuivi pour escroquerie, trafic de migrants et blanchiment de capitaux. Désemparés, les plaignants Adama Awa Diallo et Mamadou Sidy Barry sont revenus, à la barre de cette juridiction pénale, sur le déroulement des faits qui leur opposent à leur compatriote.
Selon Adama Awa Diallo qui voulait voyager au Portugal, elle a été mise en rapport avec Souleymane par un de leur ami en commun. En effet, Souleymane leur a dit qu’il est officier au niveau de l’ambassade du Portugal et qu’il peut leur faciliter l’obtention du visa auprès de ses collègues. Ainsi relate la dame, le prévenu lui a réclamé la somme de 6000 euros. Mais poursuit-elle, ils sont finalement tombés d’accord sur 4000 euros.
C’est sur ces entrefaites qu’elle a commencé à lui verser diverses sommes d’argent pour processus d’obtention du visa. Après lui avoir remis environ 3.300 euros, Souleymane lui a demandé de venir à Dakar pour le départ. A son arrivée dans la capitale sénégalaise, elle a perdu la trace de Souleymane. Sans logement ni nourriture dans un pays où elle n’a aucune connaissance, Adama Awa Diallo poireautait aux alentours du Restaurant Fast-food Ali Baba car elle avait ouï dire que Souleymane fréquentait là-bas. Grâce à sa persévérance, elle a pu mettre la main sur celui-ci avant de déposer plainte. Mamadou Sidy Barry a subi le même sort que la demoiselle. Il estime le montant de son préjudice à 3.440 euros.
Des allégations niées par le comparant qui dit dans un premier temps ne pas connaître les parties civiles. Acculé de questions par le juge, il abdique et avoue qu’ils sont ses voisins. À l’en croire, la plaignante Adama Awa Diallo lui a prêté la somme de 300 mille francs CFA pour qu’il répare son véhicule. Il jure qu’il n’a jamais été question d’obtention de visa pour les parties civiles. Même s’il reconnaît également qu’il était militaire. Commerçant de son état, il renseigne qu’il a acquis son terrain situé à Tivaouane Peulh grâce à son business. Répondant ainsi, sur le chef de blanchiment de capitaux qui lui est reproché.
Les plaignants ont réclamé la restitution de leur argent soit 6.740 euros pour dédommagement.
Les avocats de la défense ont de leur côté demandé au tribunal de se déclarer incompétent car les remises ont eu lieu en Guinée Bissau et que les concernés ne sont pas non plus de nationalité sénégalaise. Ce que rejette la représentante du ministère public qui renseigne qu’une partie des remises a eu lieu à Dakar.
L’affaire mise en délibéré, le jugement sera rendu le 13 mai prochain.