États-Unis : trois hommes blancs jugés pour le meurtre du joggeur noir Ahmaud Arbery

L’une des affaires qui avait initié le mouvement Black Lives Matter pour la justice raciale en 2020 revient sur le devant de la scène : trois Américains blancs sont jugés à partir de ce lundi 18 octobre pour le meurtre d’Ahmaud Arbery, jeune Afro-Américain abattu en février 2020 alors qu’il faisait son jogging. La justice locale avait essayé d’étouffer l’affaire des mois durant, jusqu’à ce que la vidéo du drame soit relayée massivement sur les réseaux sociaux.

Avec notre correspondante à New York, Loubna Anaki

Son portrait avait été brandi aux côtés de ceux de Breonna Taylor et Georges Floyd, son nom, scandé par les milliers de manifestants un peu partout aux États-Unis : Ahmaud Arbery avait 25 ans.

Le 23 février 2020, alors qu’il est en train de faire son jogging habituel à Brunswick, en Géorgie, le jeune homme est pris en chasse par un pick-up blanc et abattu par l’un des occupants. Travis McMichael et son père, ancien policier, assurent avoir pris le jeune homme pour un cambrioleur actif à l’époque dans le quartier.

Durant deux mois, la police ne procède à aucune arrestation, jusqu’à la diffusion, par l’avocat de la famille Arbery, d’une vidéo du drame filmé par un troisième homme. Les images créent alors la polémique et provoquent des manifestations. Sous la pression, la police finit par arrêter Travis McMichael, son père Gregory, qui avait longtemps travaillé pour le procureur local, ainsi que l’homme qui les accompagnait ayant filmé l’altercation.
 
Un an avant les élections de mi-mandat

Le procès qui s’ouvre lundi risque d’être sous haute tension dans cet État du Sud toujours en prise avec son passé raciste. D’autant qu’il débute à un an des élections de mi-mandat. Le président démocrate Joe Biden n’a jusqu’ici pas permis d’avancées significatives sur les violences raciales systémiques, notamment sur les violences policières. Cela bien qu’il ait apporté son soutien à de nombreuses reprise au mouvement Black Lives Matter, comme l’explique Corentin Sellin, spécialiste de la politique américaine et chroniqueur chez les Jours.fr.

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