Trois organisations internationales dont Tax justice Network, Global Alliance for Tax Justice et Public Services International, ont récemment publié les résultats d’une étude qui dresse un état des lieux de la justice fiscale dans le monde. Intitulé « Justice fiscale : état des lieux 2021 ».
Le rapport révèle que chaque année, les multinationales implantées en Afrique transfèrent en moyenne 51,6 milliards de dollars de bénéfices vers les paradis fiscaux, générant pour les Etats du continent des pertes à hauteur de 15 milliards de dollars (environ 8700 milliards de FCFA) par an en recettes fiscales directes.
Au niveau mondial de près d’un tiers de la production, de la moitié des exportations et du quart de l’emploi, sont à l’origine des deux-tiers (312 milliards de dollars) des pertes directes de recettes fiscales chaque année. Ces multinationales transfèrent chaque année 1 190 milliards de leurs profits (soit 40%) vers les paradis fiscaux.
Les chiffres ci-dessus représentent les pertes directes liées au décalage entre la localisation des bénéfices et la localisation de l’activité économique productive.
Il faut aussi prendre en compte les pertes indirectes qui découlent de la concurrence fiscale entre pays, c’est-à-dire de la politique de réduction des taux d’imposition des gouvernements pour tenter de lutter contre l’évasion fiscale.
Le Sénégal qui regorge un grand nombre de filiales de grandes multinationales n’échappe pas à cette réalité.
D’après le rapport 2021 du consortium constitué de Tax Justice Network Public Service International et Global Alliance for Tax Justice, l’État sénégalais a perdu près de 161 milliards de Fcfa.
Le pays est toujours dans la zone rouge du fait de ces pertes engendrées par la fraude et l’évasion asion fiscale. Pour preuve, le Sénégal se classe 18ème sur les 54 pays du continent africain.
La plus forte baisse est relevée au Nigeria où les estimations de pertes de rentrées d’impôt reculent de 8,8 milliards de dollars pour se situer à 2 milliards.
L’Afrique du Sud devient la première victime de la fraude fiscale internationale sur le continent avec des pertes de recettes estimées à 3,5 milliards de dollars.