Malgré son âge très avancé, B. Bâ a semé la terreur dans l’hôtel où il logeait à Touba Dialaw en présentant deux de ses co-pensionnaires de terroristes. Mais, les choses se sont retournées contre lui. Après une descente musclée de la gendarmerie sur les lieux, le septuagénaire a été arrêté, puis placé sous mandat de dépôt le 17 janvier dernier, pour fausse alerte.
B. Bâ a fait preuve d’une malveillance sans commune mesure. Après son expulsion de l’hôtel où il logeait à Touba Dialaw, le vieux a eu la funeste idée d’appeler la gendarmerie pour salir la réputation de deux ses co-pensionnaires en les présentant comme des terroristes. Les enquêteurs qui ont débarqué en catastrophe sur les lieux, ont mis le grappin sur le délateur, après investigations. Traduit devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour fausse alerte, le septuagénaire renseigne qu’il a fondé ses accusations sur une discussion qu’il a entendue entre deux ressortissants étrangers comme lui. « J’ai demandé aux gendarmes de les surveiller car l’un d’eux ne parlait que de religion jusqu’à 4h du matin. Je vous assure que j’ai entendu des choses. Il m’a montré des vidéos d’un khalife général en l’accusant de faire du « chirk » (associer Dieu). Il disait qu’il allait s’en charger et je soupçonne qu’il planifiait quelque chose lors d’un prochain évènement religieux. Comme j’ai une connaissance à la Présidence, je l’ai contactée, avant d’appeler le numéro vert de la gendarmerie », a-t-il expliqué.
En effet, l’enquête a révélé que le prévenu a été sommé de quitter l’hôtel du fait de son comportement belliqueux. Fou de rage, il appelle l’un des pensionnaires pour l’abreuver d’injures. Une version que le sieur Bâ qui tient à peine sur ses deux jambes, a bottée en touche. « Je crois qu’ils sont des terroristes parce que j’ai vu F. Gazette user d’une violence inouïe envers moi », lâche-t-il. Et le juge de lui lancer : « Pourquoi vous n’avez pas répondu à la convocation des gendarmes ? Avouez que vous avez des antécédents avec eux et vous mobilisez la République en usant de la corde sensible ». Abondant le même sens, le représentant du Ministère public de marteler : « Vous vouliez régler des problèmes personnels. Ce n’est même pas correct d’écouter derrière la porte des gens ». Face à ces observations, le prévenu plaide coupable. « J’ai subi une violence inouïe et la gendarmerie n’a pas voulu prendre ma plainte », a-t-il confié.
Le maître des poursuites a requis l’application de la loi. Me Iba Mar Diop a sollicité la clémence arguant que son client traverse des moments difficiles. Rendant son délibéré, le juge a condamné le prévenu à 15 jours de prison ferme.