Falsification de sceaux, association de malfaiteurs,… : Un flic à la retraite pris par …

Jugé par le Tribunal correctionnel de Dakar avec son co-prévenu, Adama Diop, pour vol de deniers publics, procuration de timbres, association de malfaiteurs, falsification de sceaux et usage de faux dans un document administratif, Saliou Mbaye, ancien secrétaire au Commissariat de Rebeuss, a reconnu les faits et demandé pardon. Il sera fixé sur son sort le 17 mars prochain.

Après la retraite, beaucoup de travailleurs tirent souvent le diable par la queue et peinent à arrondir les fins du mois. Et pour certains, tous les moyens sont bons pour se faire de l’argent. C’est le cas de l’ancien secrétaire du Commissariat de Rebeuss, Saliou Mbaye. Ce sexagénaire, qui a fait valoir ses droits à la retraite depuis 2012, n’a pas trouvé mieux que d’utiliser de faux cachets de la police pour se faire de l’argent. C‘est avec ces faux cachets qu’ils légalisaient des documents administratifs.
Il a été arrêté à cause de l’un de ses clients, qui avait déposé un document à la police. Les policiers, qui ont décelé le faux, ont procédé à son interpellation. Ils ont trouvé par devers lui aussi, un cachet du ministère des Affaires étrangères. Mais, il n’était pas le seul à se servir de faux cachets. Il a été trouvé sur son présumé acolyte, Adama Diop, des cachets de la Sûreté urbaine, du Commandant du corps urbain, du Commissariat de Rebeuss et du Commissariat central.
Ils répondaient hier des chefs d’association de malfaiteurs, de vol de deniers publics, de procuration de timbres, de falsification de sceaux et usage, de faux et usage de faux dans un doc administratif, d’usurpation de fonctions civiles et militaires.
Marié à deux épouses, le policier à la retraite a reconnu sans ambages les faits. Il a admis avoir légalisé des documents sans en avoir les prérogatives. «En partant à la retraite en 2012, on m’avait maintenu pour un an. Mais en quittant le service après cette prolongation, on m’a remis un cachet nominatif qui n’était plus utilisable», dit-il. Il l’utilisait à des fins personnelles. «Je l’ai fait mais il n’a jamais été question de rémunération», se défend-t-il. En tout cas, l’ex-flic reste persuadé que c’est le cachet du Commissariat de Rebeuss qui l’a perdu.
Avouant ses fautes, il sollicite la clémence du Tribunal. Par contre, son coprévenu a nié les faits. «C’est Assane Fall qui m’a remis un acte de vente d’une moto pour une légalisation. J’ai récupéré le dossier pour le donner à Lamine Sarr, qui a contacté Saliou Diop. En réalité, il a été pris avec 4 cachets dont celui de la section administrative de la Sûreté urbaine, du Commandant du corps urbain, du Commissariat de Rebeuss et du Commissariat central. Des cachets qu’il prétend avoir ramassés dans une poubelle. Selon l’enquête, il tient une boutique en face du commissariat», dit-il. D’après Me Baba Diop, il tenait une photocopieuse devant le commissariat. Pour lui, son client n’a pas établi ce faux. «D’ailleurs, ii est venu de son propre gré pour répondre aux agents», dit l’avocat. «C‘est à la police de dire comment elle a fait pour les trouver chez mon client, qui était au commissariat pendant l’enquête.» Il a plaidé la relaxe. En outre, Me Ibrahima Diaw, qui défendait les intérêts de Saliou Mbaye, a abondé dans le même sens. «On n’a pas montré l’existence de deniers publics dans ce dossier. Je demande la relaxe pour ce chef. Sur la falsification et le reste, c’est constant. Il a été en prison pendant plus de 24 mois, il faut lui infliger une peine qui couvre son délai de détention», a plaidé la robe noire. Ils seront édifiés le 17 mars prochain.

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