Fatou Bensouda sur les crimes internationaux : « Il faut des lois fortes pour faire face »

On fait face à un déficit de lois qui permettraient aux pays de prendre des décisions à chaque fois qu’il y a des crimes internationaux » selon Fatou Bensouda, ancienne procureure de la Cour Pénale internationale (CPI). Elle s’est exprimée en marge d’une conférence internationale sur la justice pour les crimes internationaux : enjeux et stratégies en Afrique de l’Ouest et ailleurs.
 
A l’en croire, les populations doivent mieux comprendre la justice pénale internationale. Elles ignorent jusqu’à son mode de fonctionnement. « La Cour n’intervient que pour les crimes graves qui choquent le niveau international. Ceux qui ne savent pas cela s’en prennent à la CPI.  Ce n’est pas une Cour de première instance qui juge tout. Il faut une certaine autonomie aux juridictions nationales qui doivent jouer aussi leurs rôles » dit-elle.
 
Elle ajoute qu’il faut en outre une certaine collaboration entre la CPI et les juridictions locales. La justice pénale internationale est importante surtout dans le contexte de l ’Afrique de l’Ouest. 
 
Revenant sur les crimes internationaux, elle cite les pays comme la Côte-D’ivoire, la Gambie, la Guinée, le Liberia  entre autres pays qui sont  victimes de crimes internationaux. « Il faut réfléchir sur un mécanisme qui fait comprendre aux auteurs de ces crimes qu’ils seront sanctionnés conformément à la loi internationale ».
 
Dans la sous-région, beaucoup de pays sont en train de trouver des solutions. Il faut donner l’exemple de Hussein Habré: le procès s’est tenu et a impliqué l’Union africaine et le Sénégal, dit-elle. «  Alors que j’étais à la Cours pénale, j’ai échangé avec beaucoup de juges, on a parlé d’expérience entre autres ». En Gambie, il y a une commission de vérité et de réconciliation. Ils ont fait leurs recommandations et les autorités sont chargées de la miase en oeuvre.
 
Interpellée sur la situation post-électorale en Gambie, l’ancienne procureure de la CPI souhaite des élections paisibles. « Je ne peux pas faire de commentaire, nous avons la situation comme tout le monde ».

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