Dans la soirée de vendredi dernier, très vite, la nouvelle a fait le tour de la toile. Les débats ont été également alimentés surtout par rapport au contenu de la déclaration faite par Mame Makhtar Guèye, vice-président de l’organisation non gouvernementale (Ong) Jamra. Car, il s’agissait d’annoncer la disparition de sa fille Fatou Bintou Guèye en ce 14 février, fête des amoureux. Dans sa déposition, M. Guèye rappelait les nombreuses mises en garde provenant de quelques personnes de mauvaise foi, malintentionnées, par rapport aux multiples combats qu’il mène à travers son organisation.
Mais, fort heureusement, plus de peur que de mal, puisqu’en définitive, sa jeune fille était en sécurité. Aucun enlèvement ou sévices corporels subis. Et, il a même suffi de quelques heures pour que les services de la police localisent l’endroit exact où se trouvait Fatou Bintou Guèye. Jusque-là, tout est correct. Mais, la goutte de trop qui risque de continuer à alimenter les débats, n’est autre que la communication faite par la police sur cette affaire. Et pour cause, en déclarant que la jeune fille se trouvait en réalité dans une auberge avec son amant (tout en donnant le nom de ce dernier), c’est bel et bien Mame Makhtar Guèye qui est quasiment jeté en pâture face à une vindicte populaire où les envolées laisseront apparaître tous les genres de commentaires.
À ce niveau, il faut le dire et le rappeler : la police pouvait tout simplement se limiter à dire que la jeune fille ne faisait nullement l’objet d’un enlèvement. Mieux, qu’elle avait tout bonnement pris le choix de fuguer. Son père, qui a réussi tout de même à se faire une place dans l’espace des luttes contre la promotion des antivaleurs, surtout contre le péril homosexuel et toute autre déviance qui menace la société sénégalaise, pourrait en prendre un sacré coup. L’organisation Jamra, qu’on le veuille ou non, s’est construite une réputation et n’hésite pas à monter au front lorsqu’il s’agit de mener toute lutte qui participe à protéger la famille sénégalaise tout en lui rendant sa dignité. Le plus parfait des hommes – s’il en existe – peut donner la meilleure éducation à sa progéniture. Mais, un petit pas vers la passion peut la conduire à commettre l’irréparable. Cela ne peut enlever en rien la dignité qu’elle peut incarner, le respect qu’elle peut dégager sur l’autoroute des antivaleurs pour ne pas dire anti modèles.
La société sénégalaise, malade de mille maux au point que l’on ne reste un jour sans entendre des actes de meurtres, viols, de pédophilie, etc., prouve sans nul doute, que les lanceurs d’alerte qui ont choisi d’aller au charbon méritent un respect. Pour la police, cela peut être considéré comme un écart de langage, un glissement communicationnel, tout de même assez désastreux, mais, il faudra bien penser à se limiter aux limites des règles imparties surtout pour des affaires de cette nature qui peut arriver à la fille de n’importe avec n’importe qui pour n’importe quoi.
Encore une fois, Jamra, pour ne pas dire Mame Makhtar Guèye et toute autre organisation de la même nature, les forces de défense et de sécurité, doivent savoir participer à l’éducation des masses. Et donc, donc, donc…