FMI au Sénégal : Les bonnes et les mauvaises nouvelles !

Le Fonds monétaire internationale vient de boucler sa revue virtuelle au Sénégal. La mission pilotée par Corinne Deléchat du 6 au 27 avril 2021 s’est penchée sur le programme appuyé par l’instrument de coordination de la politique économique (ICPE). Elle a examiné la requête des autorités d’un accord de financement combiné sur dix-huit mois.

Au terme de la mission, Mme Deléchat a fait savoir que les services du FMI sont parvenus à un accord, avec les autorités sénégalaises. Ce, sur les mesures économiques et financières qui pourraient permettre l’approbation de la troisième revue du programme appuyé par l’ICPE et soutenir cet accord de financement sur dix-huit mois. L’examen du dossier par le conseil d’administration du FMI est prévu à titre provisoire en début juin 2021.

Le Sénégal attend un renfort de 350 milliards

«Le nouvel accord de financement, au titre duquel le Sénégal demande accès à 453 millions de DTS (soit 140% de sa quote-part au FMI, environ 650 millions de dollars ou 350 milliards de francs CFA), contribuera à soutenir la riposte des autorités face à la crise sanitaire et à promouvoir la relance de l’économie. Il s’appuiera sur les objectifs de réforme du programme ICPE en cours et sera exécuté parallèlement à ce dernier», annonce-t-elle.

Ce qui a sauvé la croissance économique

Pour la croissance économique, l’institution de Breton Woods qui se fonde sur les estimations préliminaires des autorités sénégalaises, indique qu’elle est tombée à 1,5%, contre 4,4% en 2019. «Une production agricole exceptionnelle et un secteur secondaire résilient ont contribué à éviter une récession, mais les secteurs des hôtels-restaurants, du tourisme et du transport ont subi une forte contraction», informe le Fmi.

Des millions de travailleurs en difficulté

Corine Déléchat signale que les mesures de restriction des mouvements de la population prises pour endiguer la propagation de la pandémie ont mis en difficulté des millions de travailleurs. Mais,  la bonne mise en œuvre du programme de résilience économique et sociale (PRES), avec le soutien financier des partenaires, a contribué à renforcer la résilience sanitaire et à atténuer les pertes de revenus des ménages et des entreprises, dit-elle.

Les gré à gré ont dépassé le plafond fixé

«En dépit de cet environnement difficile, les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par l’ICPE sont restés satisfaisants. Tous les objectifs quantitatifs à fin 2020 ont été atteints, sauf celui portant sur la part des contrats de marchés publics passés en entente directe, qui a dépassé le plafond fixé dans le programme en raison des marchés publics qui ont dû être conclus dans le cadre de l’urgence sanitaire de lutte contre la COVID-19», renseigne le Fmi.

Les Perspectives sont moins favorables

Ainsi, l’exécution du budget a abouti à un déficit de 6,4 % du PIB, en ligne avec l’objectif révisé du programme. «Toutefois, les perspectives macroéconomiques sont devenues moins favorables depuis l’adoption de la loi de finances initiale 2021», signale le Fmi. Une situation due à la résurgence de la pandémie de COVID-19 au Sénégal, chez ses principaux partenaires commerciaux et à la hausse des cours des produits de base.

Prévisions de croissance revues à la baisse

Ceci entraîne «une révision à la baisse de la prévision de croissance, à 3,7% en 2021 (contre une prévision initiale de 5,2%) et à 5,5% en 2022.», souligne-t-il. Et ce fléchissement de la croissance en 2021 induit une révision à la baisse des objectifs de recettes établis dans la loi de finances initiale, tandis que la hausse des cours mondiaux du pétrole accroît les besoins de subventions au secteur de l’énergie, signale le Fmi.

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