[Focus] Poumon vert du Sénégal oriental : Le parc Niokolo Koba, un patrimoine en péril

Avec ses 913 000 ha, le Parc Niokolo Koba a connu son statut actuel en 1954 avant d’être déclaré patrimoine mondial de l’Unesco et réserve de biosphère en 1981. Il s’agit là, d’un sanctuaire naturel se situant entre les régions de Kédougou, Kolda et Tambacounda. Aujourd’hui, le Parc est victime de beaucoup de pressions comme  l’exploitation illégale du bois et des produits forestiers non ligneux, le braconnage qui touche plusieurs espèces de faune, l’avancée du front agricole, l’orpaillage traditionnel sur le lit du fleuve Gambie qui traverse le Niokolo Koba sur plus de 250 km, les feux de brousse,  l’envahissement des mares par des plantes à prolifération rapide comme le Mimosa pigra etc…<br>A cela s’ajoutent les effets du changement climatique qui se font sentir de plus en plus. Toutes ces menaces réunies, ont fini de miner son existence et hypothèquent ses chances de survie car les espèces animales, qui dans le temps, faisaient une fierté pour les populations du Sénégal Oriental, ont, pour la plupart vu leur effectif diminuer à cause des comportements insoucieux de l’homme vis-à-vis de son environnement.</p>
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<p>Mais force est de constater que l’Etat du Sénégal aujourd’hui comme toujours ne ménage aucun effort pour sortir le Niokolo Koba de la liste des sites en péril de l’Unesco en recrutant plus de 300 agents mis à la disposition de la Direction des parcs Nationaux, mais également en octroyant un budget de fonctionnement et des équipements.<br><strong>Un projet pour appuyer la préservation du parc Niokolo Koba</strong><br>Pour appuyer la préservation du parc, un projet a été lancé ce lundi 17 octobre 2022 à Darsalam à l’entrée du parc sous la présidence du Sous-préfet de Missirah, accompagné du Conservateur le Commandant Jacques Gomis, de la Directrice du Portefeuille International de la Fondation OCP Madame Hassina Moukharik, des chefs de service régionaux de la région de Tambacounda, du maire de Dialacoto, Bafodé Dramé et des autorités religieuses et traditionnelles de la localité.</p>
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<p>En effet, dans cette lutte farouche mais noble de préservation de l’environnement, la Direction des Parcs Nationaux a ouvert les bras à des partenaires qui appuient la conservation de la biodiversité. C’est ainsi que, grâce à la Fondation OCP du Maroc, un partenariat Sud-Sud avec la Direction des Parcs Nationaux du Sénégal a permis d’élaborer et de financer un projet d’appui à la conservation du Parc National du Niokolo Koba avec l’appui technique de l’Université Mohamed VI Polytechnique. Ledit projet comporte trois volets complémentaires qui concourent à la gestion durable des ressources naturelles.<br><strong> Le cri du cœur du conservateur</strong><br>Cet événement de taille était l’occasion saisie par le Conservateur pour lancer un cri du cœur. Le Commandant Jacques Gomis après avoir mis en exergue l’importance et la pertinence du projet qui met au centre le bien-être des populations périphériques, est revenu sur l’approche participative que les agents des parcs nationaux, avec leurs profils pluridisciplinaires adoptent pour appuyer le développement des terroirs, une condition sine qua non pour réduire voire éradiquer les pressions que subit le parc. En outre, il a évoqué l’identification et la mise à disposition constante de projets de développement aux populations pour une gestion durable des ressources. Par ailleurs, il regrette les agressions que subit le parc venant de tout bord et qui nuisent à la biodiversité, alors que ce patrimoine mondial est une aubaine pour notre pays pour booster le développement local et national.</p>
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<p>« Les mares constituent le lieu d’abreuvement de la faune du parc surtout en saison sèche où l’eau, source de vie devient rare. Mais malheureusement, beaucoup d’entre les mares du parc sont envahies par une plante indésirable appelée Mimosa pigra qui est une espèce qui a démarré sa progression vers les années 1999 » explique-t-il.<br>Beaucoup de mares sont aujourd’hui impactées par ces plantes. Le mimosa est une plante qui envahit les mares, favorise l’ensablement et le tarissement précoce entraînant ainsi la faune dans d’autres zones plus susceptibles de vulnérabilité. La zone centre du parc dispose d’un réseau important de mares qui accueillent une faune exceptionnelle rendant intéressant le tourisme de vision. Mais avec l’avènement du mimosa, les observations de faune deviennent moins importantes que d’habitude, d’où la nécessité et l’urgence de procéder à la lutte contre cette plante.</p>
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<p>Pour ce qui est de la lutte contre le braconnage, « C’est un phénomène que nous sommes en train de juguler, dit le conservateur. C’est vrai qu’on ne peut pas anéantir le braconnage au stade zéro. Il n’y a aucun pays au monde qui est parvenu à le faire. Ici, l’Etat a mis beaucoup de moyens pour réduire cet aspect négatif. D’ailleurs il y a eu un recrutement de 200 agents l’année dernière pour le parc Niokolo et cette année il y en a 100 qui sont en train d’être recrutés et certainement  d’ici le mois de janvier, ils vont être reversés du côté de Niokolo Koba. Du point de vue moyens, armement et logistique, l’Etat nous a appuyés pour mieux combattre ce phénomène-là mais également il y a la sensibilisation. Il faut noter que le braconnage entraîne une perte de biodiversité énorme, mais des efforts de titan sont en train d’être déployés pour réduire considérablement ce phénomène et favoriser une remontée biologique des espèces. Aujourd’hui,  il est heureux de voir qu’aucune espèce n’a disparu du Niokolo Koba. Les espèces emblématiques comme le lion, le lycaon, la panthère, l’élan derbi, le koba, le bubal etc… sont toujours présentes avec des effectifs viables. L’éléphant est devenu rare mais toujours observé ».</p>
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<p>En dehors des activités de sensibilisation et d’appui au développement communautaire, « nous continuons de lutter contre le braconnage et nous sommes aidés en cela par l’ONG Panthera qui nous appuie en moyens logistiques et des outils modernes de conservation (drones, GPS, caméra piège…), mais également en formation des agents », ajoute-t-il.<br><strong>La main tendue aux populations de Kolda</strong><br>Selon le Conservateur du Niokolo Koba, la préservation de l’environnement est devenue une question de survie pour l’homme, qu’il urge aujourd’hui plus que jamais d’agir main dans la main, services étatiques, ONG, Partenaires Financiers et Techniques et populations locales pour une meilleure gestion des ressources naturelles. Le Parc du Niokolo Koba de par sa diversité biologique et ce qu’elle représente pour toute l’humanité mérite une considération particulière de tout un chacun et un don de soi. Protéger le Niokolo Koba n’est pas seulement un travail dévolu aux agents mais à l’ensemble des populations périphériques, des Sénégalais. Sur le même sillage, il invite la presse à une meilleure sensibilisation pour permettre au parc avec ses 913 000 ha de retrouver son lustre d‘antan. Le parc mérite d’être sauvegardé. C’est le seul poumon vert des régions de Tambacounda, Kolda et Kédougou. Si le Parc venait à disparaître, il va sans dire que beaucoup d’activités socio-économiques seront anéanties, ce qui n’est pas souhaitable. L’Etat a pris le taureau par les cornes et avec les moyens déployés, on espère que d’ici 2023, le Niokolo sortira du patrimoine en péril», conclut-il.</p>
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