Ça se lamente au niveau des collectivités locales. La colère enfle. Les lenteurs de l’application de la loi sur la fonction publique locale en sont les principales causes. Pour rappel, en 2011 la fonction publique locale a fait l’objet d’une loi adoptée par l’Assemblée nationale. Mais depuis lors pratiquement rien ne bouge. «Sur les 14 décrets d’application, il reste un décret qui n’est pas encore signé. C’est celui de la fonction publique locale. Depuis plus d’un an nous courrons après l’État pour la signature de ce décret. Mais en vain. Ensuite, il y a qu’après le décret, d’autres mesures d’accompagnement sont attendues telles que la création d’une structure dédiée qui doit accompagner la réforme et aussi les moyens à mettre en œuvre pour achever la fonction publique locale. Mais dommage que ça coince toujours», se lamente Sidya Ndiaye.
Selon le coordonnateur de l’intersyndicale des travailleurs des collectivités locales, aujourd’hui, la confrontation est inévitable avec le gouvernement. «Nous allons vers une lutte très serrée entre le gouvernement et les travailleurs». Car, dit-il, il y a un manque de volonté politique. «Nous interpellons le Président Macky Sall pour qu’il donne un coup de pouce, car depuis qu’il a installé le Conseil supérieur de la fonction publique locale, rien n’a bougé. Les lignes sont restées statiques. Et ça, les travailleurs ne vont pas l’accepter. L’affrontement est inévitable. Les travailleurs ont donné leur adhésion», martèle Sidya Ndiaye.
Le coordonnateur de l’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales présidait, hier à Pikine, une réunion d’information qui a réuni de nombreux travailleurs. En croire ces derniers, il n’est pas question que l’Etat signe le décret de prolongation du mandat des élus locaux et départementaux et refuse de parapher le décret relatif à la fonction publique locale. «C’est un crime de lèse-majesté. Quand il s’agit de rendre un décret favorisant la classe politique, ils sont prêts à le faire. Mais quand il s’agit d’un décret qui concerne la masse laborieuse, ils s’en foutent. Nous les attendons. Tous les mandats des élus sont terminés en décembre. Une fois qu’on prendra un décret sans que le décret des travailleurs ne précède, ce sera la guerre», avertit le «bouillant» syndicaliste. «En ce moment le président aura choisi son camp. Celui de la défense des intérêts uniques de la classe politique», renseigne-t-il.
Après Pikine, Sidya Ndiaye et ses camarades vont se rendre à Guédiawaye et à Rufisque pour informer les travailleurs à la base. «Une évaluation sera faite et les dates de grèves seront retenues».