L’Armée n’avait plus perdu autant d’hommes au combat face aux rebelles du Mfdc, depuis très longtemps. L’analyse des évènements du 24 janvier dernier, donne l’impression que les militaires seraient tombés dans un piège savamment préparé par un ennemi qui bénéficiait de la complicité des populations locales. D’où le lourd bilan, en termes de blessés et personnes disparues, ici dénombré.
L’esprit est sans doute tourné vers les exploits des joueurs sénégalais à la Coupe d’Afrique des Nations, qui se déroule en ce moment au Cameroun. Cela donne l’impression que l’opinion sénégalaise n’est pas très préoccupée par le choc entre les forces sénégalaises, envoyées en Gambie dans le cadre de la Force d’intervention de la Cedeao (Ecomig), et des présumées forces rebelles, le 24 janvier dernier. Après le communiqué de la Dirpa, Le Quotidien a pu tracer un peu plus le fil des évènements qui ont conduit à d’importantes pertes en hommes et en matériel par le Sénégal, en territoire gambien. L’Armée avait déclaré le nombre des victimes dans ses rangs et parmi les forces hostiles, sans toutefois donner plus de détails.
Le Quotidien a pu faire des recoupements sur la base d’informations fournies par des militaires, ainsi que des personnes civiles bien informées. Ce qui permet à ce journal de donner plus de détails sur la manière dont les choses se sont passées. Il semble que ces éléments sénégalais de l’Ecomig ont intercepté un camion rempli de bois, en provenance du Sénégal, à hauteur de Kambagol. Les occupants du camion ont pris le temps de s’échapper, après avoir saboté le véhicule, pour l’immobiliser. La section de l’Armée, occupée à voir comment acheminer le camion, a été prise pour cible par des assaillants armés de Ak47 et de Rpg7, et agissant d’abord par groupes, ensuite par sections, avant d’être toute une compagnie, selon les militaires sénégalais.
Il en ressort que c’était une attaque planifiée de longue date durant laquelle l’ennemi a en plus bénéficié de la complicité, plus ou moins passive, des populations des villages environnants. L’impression générale est que le contingent sénégalais serait tombé dans un piège.
Un bilan très lourd
La conséquence en a été que l’ennemi a enregistré un mort, et 3 «rebelles» ont été faits prisonniers. Malheureusement, du fait d’un armement sophistiqué de la part des assaillants, les pertes du côté sénégalais ont été importantes.
Le contingent sénégalais a enregistré deux morts sur le champ, à savoir le Sergent-chef El Hadj Boubacar Bâ, dont la dépouille a été ramenée à Dakar, et le soldat Serigne Mbaye Sy Mbaye qui, malheureusement, n’avait pu être localisé sur le champ.
Il a à côté, un nombre important de blessés, atteints par des balles de Kalachnikov ou des éclats d’obus de Rpg7. Il y a, entre autres, l’Adjudant-chef Boucar Sarr, le Sergent-chef Mamadou Karim Diallo, le Caporal-chef Bouly Mansaly, ainsi que les soldats, Bourama Mandiang, Patrice-Charles Coly, Ousmane Badji, Ibrahima Khalil Diouf, Ousmane Badji, Ousmane Sou-ané, Youssouph Diatta, Ibrahi-ma Sidibé Diallo.
Quant aux personnes disparues et présumées aux mains des forces rebelles, il s’agirait des sergents, Abdou Bâ et Fulgence Antoine Manga, des caporaux en chef, Diatta Niane et Pape Souka Diouf, ainsi que des soldats, Gana Sène, Omar Thioye, Atab Diémé et Jacob Vincent Mendy. Si les militaires sénégalais ont saisi quelques armes sur le terrain, il faut reconnaître également que les pertes en matériel du côté du contingent sénégalais, ont été importantes.
Engagement de Salif Sadio
Aux dernières nouvelles, Le Quotidien a appris que le chef rebelle du Mfdc, Salif Sadio, aurait rencontré en Gambie, des responsables de l’Ecomig. Il serait ressorti des échanges que le chef rebelle aurait pris l’engagement de faire libérer au plus vite, les otages sénégalais entre ses mains.