Ousmane Sonko nommé premier ministre a formé hier vendredi 5 avril 2024 son gouvernement. C’est désormais le retour de limogés de bannis longtemps mis au frigo.
Trois personnalités fortes sont nommées à ces postes de souveraineté. Il s’agit des généraux Jean Baptiste Tine et Birame Diop et du magistrat Ousmane Diagne. Ces derniers réputés être de fortes têtes et très honnêtes ont été écartés ou mis au frigo par Macky Sall.
Général de Corps d’armée Jean Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur
Pour le cas de Jean Baptiste Tine, le Président Macky Sall n’avait nullement apprécié la gestion du cas Capitaine Touré et les failles sécuritaires relative aux émeutes de mars 2021. D’où le départ du Général Jean Baptiste Tine de la tête de la gendarmerie. La décision de le révoquer de la tête de la gendarmerie est perçue comme une sanction parce que rien ne justifie ce limogeage brusque.
Jean-Baptiste Tine est nommé le 1er janvier 2013, après une carrière remplie de gloire, Haut commandant de la Gendarmerie nationale et directeur de la Justice militaire. Un poste qu’il occupa durant 8 ans. Il est entré en service le 1er septembre 1981. Le général aura gravi tous les échelons, Sous-lieutenant le 1er octobre 1984, lieutenant en 1986, capitaine en 1991, chef d’escadron à partir de 1997. Il a été nommé lieutenant-colonel en 2003, puis colonel en 2006.
Il a servi la gendarmerie durant 7 ans avant de se voir nommer général de brigade. Né le 4 septembre 1961 à Thiès, Jean-Baptiste Tiathié Tine est sorti de la prestigieuse Académie royale militaire de Meknès au Maroc. Il est diplômé de l’Ecole des officiers de la Gendarmerie nationale de Melun en France. Durant ces années de service, il a servi tous les démembrements de la Gendarmerie nationale, tant dans les unités mobiles que dans les compagnies territoriales.
Le Général Birame Diop, ancien Cemga, nommé ministre des Forces armées
Le Général de Corps d’armée Birame Diop, ancien Chef d’état-major des armées (Cemga), après avoir servi les armées, a été nommé le 25 mai 2021 conseiller militaire du département des opérations de paix de l’Onu. Il a aussi été Chef adjoint puis Chef des opérations aériennes de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monuc), entre 2002 et 2003, et a été déployé auprès de l’Ong Partners for Democratic change, de 2009 à 2013. Le général Diop est diplômé de l’École royale de l’air du Maroc, de l’Université de l’air des États-Unis et de l’École de guerre de la France. Il parle couramment l’anglais et le français.
Ousmane Diagne, Procureur près la Cour d’appel au ministère de la Justice
Nommé au ministère de la Justice, le magistrat Ousmane Diagne a été l’un des procureurs de la République les plus choyés par les Sénégalais. Démis de ses fonctions, il a attendu le jour de la passation de service avec son successeur en date du 2 mai 2013, Serigne Bassirou Guèye, pour solder ses comptes avec le régime de Macky Sall. « Je n’ai jamais été autre chose qu’un procureur de la République et pas un procureur du gouvernement. J’ai travaillé avec plusieurs gardes des Sceaux et à l’exception notable du Pr Moustapha Sourang, à qui je rends hommage, j’ai toujours eu de grandes difficultés à un certain moment. Je rends grâce à Dieu d’avoir exaucé mon vœu au moment d’entrer comme procureur de la République près le tribunal régional hors classe de Dakar, qui était de pouvoir sortir la tête haute », laisse-t-il entendre.
« J’ai dit non de la façon la plus ferme, la plus irrévocable »
« A chaque fois qu’il m’a été possible de dire non, j’ai dit non de la façon la plus ferme, la plus irrévocable. Je n’ai aucun regret. L’indépendance, ça s’assume et ça se paie. J’ai toujours dit à mes élèves du Cfj (Centre de formation judiciaire), ce n’est pas parce que nous sommes du parquet que nous ne devons pas être indépendants. Nous sommes d’abord et avant tout des magistrats. Nous devons être des magistrats du siège ou du parquet, en fonction tout simplement du prince et des affectations. Il n’y a pas de mérite particulier d’être au siège ou au parquet, parce qu’on est indépendant ou pas. La justice est rendue au nom du peuple sénégalais et pas au nom de qui que soit d’autre », rappelait-il.
Toutefois, il dit avec fermeté : « je n’ai absolument aucun regret. Si c’était à refaire, ce que j’ai fait pour mériter de partir, je l’aurais refait. Je n’ai usé que du devoir de déplaire. J’en ai même abusé et j’en suis fier », a-t-il martelé sous des ovations nourries de la foule composée de magistrats, d’employés de la justice, d’agents de la Dic, de gendarmes, de journalistes et des présidentes du tribunal départemental et du tribunal hors classe de Dakar.
Il est chargé de conduire les réformes judiciaires
Me Ousmane Diagne, avec son parcours, est considéré comme un choix judicieux pour conduire les réformes nécessaires au sein du ministère de la Justice. Me Diagne a exercé en tant qu’Avocat général près la Cour suprême, démontrant son expertise dans les affaires judiciaires de haut niveau. Il est revenu aux affaires à la Cour d’Appel de Dakar après avoir quitté la justice en 2013.
Me Ousmane Diagne a la réputation d’être un professionnel intègre et engagé envers la justice, et sa carrière illustre son impact significatif dans le système judiciaire sénégalais