Gracié : le mécanicien s’introduit nuitamment dans la chambre d’une femme et lui demande de satisfaire son libido

Libéré grâce à la mesure de grâce présidentielle en date du 31 décembre 2024, Matar Diongue, jeune mécanicien de 25 ans, a très rapidement retrouvé le chemin de la prison. Cet homme, initialement condamné à six mois d’emprisonnement, s’est introduit en pleine nuit dans la chambre d’une femme, où il s’est déshabillé avant de tenter de la forcer à des relations sexuelles. La victime, médusée de voir un inconnu nu dans sa chambre, a immédiatement crié à l’aide, alertant ainsi son voisinage. Les habitants, accourus à son secours, ont réussi à maîtriser l’homme qui, en plus de son comportement déplacé, avait dérobé le téléphone de la plaignante. Les forces de l’ordre, appelées sur les lieux, ont arrêté l’agresseur. Une enquête rapide a révélé que l’accusé était un ancien détenu, fraîchement libéré suite à la grâce présidentielle.

Jugé devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, Matar Diongue a contesté le chef d’accusation de vol, tout en reconnaissant les faits d’outrage public à la pudeur. Il a expliqué qu’après avoir été rejeté par son ancien employeur, il errait dans les rues de Ouakam avant de s’introduire dans la chambre de la victime. Tout en admettant s’être déshabillé et avoir tenté d’intimider la plaignante pour satisfaire ses désirs sexuels, il a nié être sous l’influence de substances illicites. Face aux interrogations sur sa santé mentale et une éventuelle consommation de drogues, le prévenu s’est défendu avec aplomb : «Je ne consomme rien d’autre que des cigarettes, principalement des Marlboro.» Une réponse qui n’a pas convaincu la juge, qui a vivement réagi : «La cigarette n’a aucun impact sur la santé mentale. Vous semblez ne pas réaliser la gravité de vos actes, au vu de la légèreté avec laquelle vous en parlez.»

Le procureur a, pour sa part, insisté sur la gravité des faits reprochés et a rappelé à l’accusé qu’il aurait pu être inculpé pour tentative de viol. S’adressant directement à lui, il a lancé : «Si vous ne changez pas de comportement, la prochaine fois, vous serez devant la Chambre criminelle. II serait peut-être temps que vos proches vous aident à vous stabiliser, en cotisant pour que vous puissiez vous marier.» Le ministère public a demandé l’application stricte de la loi pour sanctionner cet acte inadmissible. Malgré son mea-culpa, Matar Diongue a été reconnu coupable des accusations portées contre lui. Le tribunal l’a condamné à une peine ferme de deux ans d’emprisonnement.

Actunet avec  Aïssatou TALL