Les enseignants des classes intérimaires en grève de la faim se sont prononcés sur leur situation ce lundi au siège de Frapp. En grève de la faim depuis vendredi, ces pionniers de la craie ont raconté le calvaire qu’ils vivent dans les villages. Aminata Sylla de raconter sa situation dans l’IEF de Goudiry où elle sert.
“Nous avons servi dans les zones les plus reculées du pays, contribuant ainsi à ce projet de l’Unicef qui accompagne l’État du Sénégal et qui a démarré depuis 2016. Seuls les candidats qui ont le bac y ont droit. Ce sont les inspections de l’éducation et de la formation (IEF) qui nous ont formés et après nous avons rejoint nos postes d’affectation”, précise l’enseignante.
Dans une voie mourante parce peinant pour sortir les mots de sa bouche, elle raconte son calvaire. “Dans ce projet, les femmes n’ont pas droit à un congé de maternité. J’ai pris le risque avec mon état de grossesse très avancée d’aller en brousse servir mon pays. Une semaine après mon accouchement, je suis revenu pour reprendre ma classe. Parmi nous, il y a des femmes enceintes, il y a celles qui allaitent”, fait savoir la dame, le cœur meurtri. Au jour d’aujourd’hui, ils sont 13 enseignants qui mènent la grève.
“Tant que l’État ne règle pas la situation, on va continuer la grève”, précisent ces enseignants. Le but du projet c’est de reprendre les enfants qui ont abandonné l’ecole pour aider l’État du Sénégal à atteindre ses objectifs “pour une éducation pour tous”.