Dans cet entretien, il apporte sa contribution à la recherche de solution face à la complexité de la question foncière et réitère son ambition pour Thies, sa ville natale.
Le Président Macky Sall a décidé de mettre de l’ordre dans le foncier au Sénégal. Est-ce une tâche facile ?
Du tout. Le régime foncier sénégalais est caractérisé par une pluralité de normes. Le droit coutumier, largement appliqué par les communautés locales coexiste avec la législation foncière moderne. Cela est à l’origine de beaucoup de problème surtout à Dakar où les litiges fonciers sont légion. Certains propriétaires qui se réclament comme tel, peuvent courir des années durant derrière un bail et finir par abandonner. Des détenteurs de titres fonciers refusent d’être expropriés pour cause d’utilité publique sous le prétexte qu’ils sont dans leur droit. Les commissions domaniales qui doivent être supprimées, foisonnent et délivrent des actes qui sont dès fois contestés par d’autres instances. Tout cela est à l’origine du désordre que l’on constate dans le foncier.
L’urgence d’une réforme foncière est de plus en plus évoquée. Pensez-vous qu’elle soit capable de contribuer à relever les défis ?
En 2012, la nouvelle Commission Nationale de Réforme Foncière (CNRF) a été mise en place. Mais elle n’a pas permis de régler le problème. Je pense qu’il faut une agence directement rattachée à la présidence de la République pour la solution du foncier au Sénégal. Le président, Macky Sall doit en faire une priorité pour régler le problème du foncier. Avec des spécialistes en la matière, sa mission va consister à conseiller l’Etat et les Institutions publiques et privées et à leur apporter sa contribution à la recherche de solutions face à la complexité de la question foncière. Il s’agira avant tout de faire l’état des lieux des différentes réformes pour pouvoir dégager des perspectives en mesures de régler le problème du foncier au Sénégal. Toute solution qui ne s’appuiera pas sur des acquis, des évidences, données et analyses scientifiques, risque d’être vouée à l’échec. Nous sommes convaincu que le président Sall peut régler le problème du foncier et il faut le soutenir en ce sens.
La bombe financière éclabousse des maires qui se transforment en promoteur immobilier. Que feriez- vous en tant que maire ?
Je poursuivrais la logique enclenchée avec mon mouvement And Suxali Sénégal qui est fort de plus de 100.000 membres fichés, la plupart étant des jeunes et des femmes. C’est avec ce mouvement que nous avons soutenu le président Macky Sall. Si Dieu fait que nous parvenons à la tête de la mairie de Thies, la première tâche à la quelle nous nous attellerons, sera de définir et mettre en œuvre des politiques susceptibles d’améliorer significativement les conditions économiques et sociales des populations.
Nous entreprendrons une large concertation avec toutes les catégories sociales et recenserons tous les problèmes et défis afin de leur trouver des solutions. Nous accorderons beaucoup d’importance aux enjeux d’équité qui permettent de prendre en compte les besoins et les aspirations de nos mandants.