Handicapée battue : “Erreur sur la victime”

Dans l’affaire opposant l’Agent de sécurité de proximité (Asp) et les handicapées, il y a une inversion des rôles. Les victimes présumées sont en fait les bourreaux. C’est le point de vue défendu devant le juge par les avocats de Nger Mamadou Mbow, l’Asp jugé ce vendredi pour Coups et blessures volontaires et voie de fait et relaxé par le tribunal.

“Dans ce genre de dossier, il faut que toutes les parties soient d’égale dignité, plaide Me Aboubacry Barro. On nous parle d’une vidéo qui n’a jamais été versée dans le dossier. Ce qui n’est pas normal. Vous jugez des faits mais pas des convictions simples. La vidéo ne montre pas toutes les scènes de ce qui s’est réellement passé. Le droit pénal est beaucoup plus rigoureux que cela. Devant la barre et dans le procès-verbal, elle (la plaignante, Rougui Thiam) a toujours soutenu qu’elle n’a été battue ni par une Asp ni par un agent de police. Les faits en l’espèce ne sont pas constants.”

Laissons de côté les sentiments
Mbow a été arrêté et trainé au tribunal après qu’il a été vu dans une vidéo en train de battre une femme en fauteuil roulant.

“Rien dans ce dossier ne milite en faveur d’une condamnation de mon client, a renchéri Me Barro. Jugeons sur la base du droit pénal, laissons de côté les sentiments. Il n’y a pas de délit. Relaxez purement et simplement mon client, monsieur le président ! A défaut, le relaxer au bénéfice du doute. Cette vidéo à l’origine de son arrestation, on l’a pas visualisée. Ce n’est pas le sentiment qui nous lie, c’est le droit.”

Son collègue de la défense Me Ousseynou Faye est revenu sur les circonstances ayant conduit à l’altercation entre l’Asp et les plaignantes. “Il est en service au commissariat central, rappelle Me Faye parlant de son client. Il agissait sur ordre de la loi et était commandé par un agent de la sécurité publique, un policier. Nous avons dans ce dossier des personnes qui vous disent devant la barre : ‘Nous avons refusé d’exécuter leurs ordres’. Le fait de rébellion n’est pas contesté.”

Triple infraction
Me Faye de s’interroger : “Cette unité dépêchée pour désencombrer la voie publique devrait-elle exécuter les ordres ou non ? Le principe est que la force reste à la loi. Devant le refus des handicapées d’obéir, que restait-il à la loi si ce n’est de les embarquer manu militari ? Cet usage de la force est légitime dans cette affaire. On l’a pris puis déposé sans violence dans la fourgonnette. Elle se glorifie de cette position de vulnérabilité pour défier la loi. Ces personnes étaient en triple infraction dont la mendicité sur la voie publique, le refus d’obtempérer, etc. Elles sont les fauteurs qui jouent aux victimes”. lire la suite sur seneweb.com

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