Hommage au protecteur des «sans voix»… (Mademba Ramata Dia)

Le 4 décembre 2018, le Sénégal dans son entièreté s’est réveillé dans l’émoi et la consternation. La raison ? Sidy Lamine Niass venait de quitter ce bas-monde…

 

Sidy Lamine Niass… La seule évocation de ce nom renvoie à un personnage qui a marqué son temps d’une empreinte indélébile. Il s’est toujours illustré en défendant les faibles pour que les forts ne les écrasent pas. Il a toujours porté le combat contre l’injustice…

À chaque fois que la Démocratie était écornée, il montait au front. L’homme avait la claire conscience que, dans ce monde à l’envers où les vertus se font rares et où la loyauté est ensevelie sous le mensonge, la bataille pour la liberté est un idéal.

 

Ce qui l’a poussé certainement à mettre en place un Groupe de presse du nom de «Wal Fadjri» qui a été la pépinière qui a germé une frange importante des grands journalistes de ce pays. Ce magnat de la presse était aussi un visionnaire politique. De Senghor à Macky Sall en passant par Diouf et Wade, il a toujours participé aux luttes pour la libération du peuple. Dans la bataille des conquêtes pour la liberté, on se rappelle du meeting gigantesque qu’il a eu à organiser à la place de l’Indépendance sous l’ère Wade. Ses prises de position osées contre l’Occident, contre les pouvoirs en place, étaient teintées du sceau de la défense des intérêts des Sénégalais, sans couleurs ni connotation religieuse ou politique.

 

En ces moments de souvenirs, des faits reviennent dans ma tête. Le plus marquant est ce jour-là où il m’a fait appeler par l’intermédiaire de son responsable administratif, du nom de Serigne Mbacké Fall. Après une édition spéciale consacrée à Khalifa Sall à laquelle je participais, j’ai rejoint son bureau. Il m’a fait la confidence qu’il me suivait depuis des années et qu’il se réjouissait de ma constance, et que nous partagions le même idéal qui est le combat pour la Démocratie et la justice sociale. Il m’a encouragé et a sorti d’un de ses tiroirs un livre qu’il a écrit et qui s’intitule «Un étranger parmi les siens» qu’il m’a offert et qu’il a dédicacé de sa propre main. Il m’a témoigné de son affection et des plages de convergence qui nous lient.

 

Il est difficile de cerner cet homme multidimensionnel qui a servi Dieu en servant les hommes. Que son héritage continue d’illuminer la marche de cette nation qui nous est chère. En ce jour de recueillement, nous prions pour que le Seigneur l’accueille dans Son Paradis Céleste. Et subitement nous viennent à l’esprit ces écrits d’un grand penseur : «Gloire à ceux qui sont capables de sacrifier les plaisirs de la vie pour augmenter la somme de bonheur de ses semblables».

Sidy en fut un.  À… Dieu, protecteur des «sans voix»…

 

Mademba Ramata DIA,

Journaliste et analyste politique

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