Le digital prend une place importante dans notre quotidien, surtout des enfants. On constate une multiplication des réseaux sur la toile, caractérisée par un accès libre à toutes formes d’informations sans restriction. Ce qui expose les enfants.
Selon Ndèye Fatou Sarr, chargée de programme à la Cellule d’appui à la protection de l’enfant (CAPE) du ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants, “l’Internet est une problématique qui évolue très vite. Les enfants sont hyperconnectés et exposés aux écrans. C’est à nous de les encadrer sur l’utilisation de l’Internet, parce que tout n’est pas mauvais. Aujourd’hui, le ministère de l’Éducation utilise l’Internet pour la formation. Il faut les encadrer pour qu’il n’y ait pas de dérives et pour qu’il y ait une utilisation responsable. Il y a beaucoup de défis, beaucoup de problèmes. Il y a une exploitation sexuelle des enfants, surtout chez les jeunes filles. Il est temps de corriger en les informant, en les sensibilisant, mais aussi en les formant à être des autoprotecteurs, c’est-à-dire qu’ils puissent se protéger eux-mêmes par rapport à cette problématique”.
En effet, la tâche est d’autant plus grande que les enfants sont calés quant à l’utilisation de l’Internet. “Internet évolue de manière exponentielle. Ce qu’on a constaté, c’est que les enfants naissent avec Internet. Alors que nous parents qui sommes en train de les encadrer, ils nous dépassent. Il faut trouver le juste milieu, avoir des échanges avec eux pour saisir les enjeux à leur niveau afin de pouvoir les encadrer. Nous parents nous suivons Internet alors que les enfants sont nés avec. Vous voyez la différence qu’il y a pour pouvoir les accompagner. Nous devons nous renforcer, mais également être au fait de ce qui se passe au niveau national et international concernant tout ce qui est lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants”, indique Mme Sarr.
Ainsi, l’impérieuse nécessité de développer une approche et des programmes de protection des enfants en ligne se pose. D’ailleurs, depuis deux ans, la CAPE mène une série d’activités de renforcement de capacités des acteurs de la chaîne de la protection de l’enfance. Elle sensibilise sur la protection des enfants en ligne et des dangers liés à l’utilisation de l’Internet.
La sensibilisation n’étant pas seulement suffisante, un portail de signalement d’abus sexuel des enfants en ligne est mis en place (boléko.sn). Il permet à toute victime de signaler son cas à travers Internet pour permettre à nos partenaires de l’enlever de la Toile.
“Nous travaillons aussi avec la Commission des données personnelles (CDP) pour l’élimination de toutes les images sur Internet qui ont des caractères pédopornographiques, surtout quand ça concerne les enfants”, affirme Mme Sarr.
Des points focaux des CDPE de Fatick, Kaolack, Kaffrine, Dakar, Thiès, Saint-Louis, Louga, Matam, Tambacounda et Kolda ont été formés par la CAPE. L’objectif est d’échanger sur les réalisations, les bonnes pratiques et les défis dans le cadre de la protection en ligne des enfants.