Il cambriole l’appartement de son hébergeur et se la coule douce dans une auberge

Deux ans, dont trois mois ferme. Telle est la sanction infligée à Ngagne Demba N., reconnu coupable de vol commis la nuit. Le prévenu a dévalisé l’appartement de ses hôtes, sis à Keur Massar courant décembre 2021.

Condamné à deux reprises pour abus de confiance et escroquerie, Ngagne Demba N. s’est illustré dernièrement dans la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. Courant décembre 2021, il a dépouillé ses hôtes, en l’occurrence la dame F. K. Fall et son mari, S. M. Seck. Profitant de l’absence de ses victimes qui étaient parties respectivement à Kaolack et Sokone, il se présente dans leur appartement à 22h et s’empare de leurs biens (bijoux en or, poste téléviseur, tissus Getzner, perruques, meubles, sacs à main…). Informée par le voisinage, F. K. Fall écourte son séjour et dépose une plainte au commissariat de Jaxaay le 17 décembre. Convoqué le lendemain, le jeune homme de 37 ans prend la tangente au moment où les limiers s’apprêtaient à se rendre dans sa chambre pour une perquisition. Quelques jours plus tard, les parties civiles le surprennent dans une auberge, en compagnie de deux filles. Conduit sous bonne escorte à la police, il fait des aveux circonstanciés. Incarcéré le 31 décembre, le prévenu répondait hier, des faits de vol en réunion commis la nuit avec usage de fausses clés devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Pour se dédouaner, le repris de justice tente d’accabler l’époux de la dame, arguant que c’est ce dernier qui lui a confié le butin. « F. K. Fall n’était pas partie à Kaolack. Elle était chez moi avec mon épouse pendant trois jours. C’est son mari qui a dévalisé l’appartement, avant de me confier le butin. Il avait mis tous les bagages dans les deux sacs de riz que les enquêteurs ont saisis lors de leur perquisition. Toutefois, le ventilateur et le matelas m’appartiennent », a-t-il avancé. Poursuivant, Ngagne Demba affirme qu’il avait pris le couple en sous-location pendant deux semaines. Mais, il a déménagé à cause de ses problèmes avec sa femme.

Le couple évalue le montant du préjudice à 2,5 millions FCFA

Interrogée, F. K. Fall indique que son conjoint avait hébergé le prévenu. Mais, celui-ci a déménagé quand elle lui a annoncé son voyage à Kaolack. « Tous mes voisins l’ont désigné comme étant l’auteur du vol. Il a subtilisé mes bijoux en or d’une valeur de 900.000 francs, mon lit, mes draps, mes perruques, mes tissus, mes voiles… », a-t-elle énuméré.

A son tour, S. M. Seck s’inscrit en faux contre les déclarations du prévenu. « On habitait dans le même quartier à Saint-Louis. C’est pourquoi je l’avais hébergé. Les témoins ont dit qu’il était accompagné de deux individus au moment où il cambriolait l’appartement », souligne-t-il. Le couple a réclamé 2,5 millions de francs, en guise de réparation.

Dans son réquisitoire, le maître des poursuites a requis deux ans, dont un ferme. « C’est une affaire nettement claire qu’on cherche délibérément à obscurcir. Le vol porte sur deux sacs de riz de 50kg remplis de tissus, perruques et divers objets. Le témoin a vu le prévenu au moment où il emportait le butin. Quand son voisin a su que les bagages ont été volés, il les a sortis de sa chambre pour les déposer dans le couloir », souligne le parquetier. La défense a sollicité la relaxe au bénéfice du doute.

Lors de son délibéré, le juge a disqualifié les faits en vol commis la nuit, avant de condamner le prévenu à deux ans, dont trois mois ferme. Il doit également verser 500.000 francs à ses victimes.

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