Il la violente et confisque son téléphone pour une affaire de sexe

Modou N., un pêcheur demeurant à l’unité 15 des Parcelles Assainies, s’est montré très agressif quand son amante, Satou D. lui a fait subir un rejet sexuel. Un différend qui a atterri à la barre du tribunal de Dakar où le couple répondait des chefs de défaut de carnet sanitaire, de violence et voie de fait.
Âgée de 19 ans, Satou D. passe aux yeux de son petit ami Modou N. pour une prostituée. D’ailleurs c’est sur la base des accusations de ce dernier que la jeune fille a subi les rigueurs du milieu carcéral pendant quatre jours. Inculpée pour défaut de carnet sanitaire, Satou a com- paru à l’audience des flagrants délits de Dakar. Mais, elle s’est lavée à grande eau, arguant qu’elle travaille comme serveuse dans le bar où elle a fait la connaissance de son amant. « La nuit des faits, j’ai rejoint Modou N. dans l’appartement de Jérome D. S. à 4heures du matin. On est
restés sur les lieux jusqu’à 7 heures. Quand j’ai refusé d’entretenir des rapports sexuels avec lui, il a confisqué mon téléphone, avant de prendre la fuite », a relaté la prétendue belle de nuit. Visé pour violence et voie de fait, Modou a renseigné que Satou s’adonne à la prostitution. Mais, il veut l’aider à sortir de ce milieu. Car, dit-il, il est
tombé sous son charme quand il l’a rencontrée le 22 février dernier. « Je lui ai offert un téléphone portable juste pour qu’elle tourne le dos à la prostitution. Quelques jours plus tard, elle m’a demandé de lui offrir 20.000 francs.
Sur ce je lui ai proposé une partie de jambes de l’air qu’elle a refusée. Irrité, j’ai arraché le portable. Je ne peux pas continuer à financer une fille qui refuse de se donner à moi », a lâché le jeune pêcheur. Des propos qui ont choqué l’assistance ainsi que le juge, lequel a fait comprendre au prévenu que son comportement n’aide
pas sa copine à revenir dans le droit chemin. Suite à cette observation, Modou a exprimé ses regrets et revendiqué son amour pour Satou. « Je l’aime toujours. J’ai l’intention de l’épouser. Même au niveau de la police, je partageais avec elle tout ce qu’on m’amenait à manger », assure-t-il. Né en 1987, Jérome D. S. a nié les faits de proxénétisme qui lui sont reprochés. D’ailleurs, affirme-t-il, c’est lui qui a alerté la police quand les deux amoureux se sont donnés en spectacle dans son appartement.
À l’enquête préliminaire, Modou a révélé que Jérome est un ami. Il lui louait la deuxième chambre de son appartement à chaque fois qu’il devait passer de bons moments avec Satou. La première fois, il a payé 5.000 francs, la deuxième fois 3.000 francs. Mais, Modou s’est rétracté à la barre, soutenant qu’il a donné 5.000 francs au présumé proxénète pour l’achat de thé. À la suite du parquet qui a requis l’application de la loi, les avocats de
la défense ont plaidé la relaxe. « Rien ne prouve que Satou versait dans la prostitution. C’est un incident qui a permis de les rapprocher davantage parce qu’il y a amour des deux côtés et le mariage n’est pas exclu. Nous vous invitons à créer les conditions d’un mariage », a insisté Me Gomis s’adressant au tribunal.
Rendant sa décision, le juge a condamné Modou N. à un mois assorti du sursis et relaxé ses deux coprévenus. Le trio a ainsi retrouvé la liberté après quatre jours d’emprisonnement.

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