Il nous faut un nouveau type de leadership (Dr Ibnou Taïmiya Sylla)

Président du parti Diisso – Mouvement pour l’espoir et le développement, le Docteur Ibnou Taïmiya Sylla est candidat à l’élection présidentielle de 2024. Partisan de l’économie basée sur la connaissance, il estime que le développement Sénégal ne peut se faire qu’à travers une nouvelle forme de leadership portée par des personnalités en dehors système. Décryptage.

Pourquoi êtes-vous candidat à l’élection présidentielle de février 2024 ?

La principale raison relève du fait que le Sénégal soit présentement à la croisée des chemins. J’estime qu’il nous faut un nouveau type de leadership, parce que le leadership que nous avions ou que l’on continue d’avoir n’est pas le leadership actuellement adéquat pour mener le Sénégal là où nous voudrions qu’il aille. Je pense du reste qu’aujourd’hui j’ai tous les ingrédients nécessaires, tout le background nécessaire pour pouvoir offrir au Sénégal ce type de leadership dont je parle. Pour aujourd’hui pouvoir construire le Sénégal, il faut d’abord avoir un coefficient de sénégalité assez élevé, connaître le Sénégal, connaître ses réalités, connaître les enjeux et connaître les défis qui se posent au Sénégal. Mais aussi, il faut savoir, il faut connaître le monde extérieur parce que le Sénégal ne peut plus évoluer en singleton, en vase clos. Le Sénégal évolue dans un monde globalisé. Et ce monde globalisé, il faut le comprendre. Il faut être un acteur de la globalisation pour pouvoir faire cette jonction entre le Sénégal et le monde extérieur. Et de par mon expérience, de par mon parcours et de par mon éducation, je pense que je suis en mesure d’avoir un apport décisif dans la marche de ce pays.

Sur quelle expérience vous appuyez-vous ?

Je suis né au Sénégal, à Koumpentoum, je suis un pur produit des daaras avant de rentrer à l’école française et d’obtenir mon baccalauréat au lycée Seydou Nourou Tall, puis un diplôme d’ingénieur en télécommunications après un master en électronique spatiale, puis d’un doctorat en télécommunication sans fils et d’un MBA en gestion des entreprises, finance des entreprises. Donc je suis assez outillé sur ça, et de par mon expérience professionnelle, j’ai évolué dans les grandes multinationales comme Philips, comme Intel, comme Texas Instruments, comme Alibaba. J’ai quand même une expérience professionnelle assez diversifiée et je pense être en mesure d’améliorer la connexion entre le Sénégal, le monde extérieur et cette globalisation.

Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?

Notre programme tourne autour de quatre piliers essentiels. Le premier pilier, c’est que nous voulons un nouveau modèle de développement économique. C’est un nouveau modèle de développement économique qui se caractérise beaucoup plus par avoir une croissance inclusive, une croissance soutenue par la base, créer un une vitalité économique au niveau des collectivités locales et aller au niveau plus global. C’est ça même l’essence, l’essence même de notre nouveau modèle de développement économique. Et bien sûr travailler à ce que l’on puisse prendre le Sénégal et aller vers ce qu’on appelle la « knowledge based economy », c’est à dire l’économie basée sur la connaissance. Parce que le monde évolue dans ce sens maintenant. Le deuxième pilier de notre programme, c’est un réaménagement de notre architecture institutionnelle. Parce qu’on doit revoir le fonctionnement des différentes institutions ou bien les trois grands pouvoirs qui encadrent notre Constitution : le judiciaire, le l’exécutif et législatif. Il nous faut quand même un réaménagement parce que le système que nous avons aujourd’hui a été hérité du pouvoir colonial, il s’est basé beaucoup plus sur la cinquième République qui est une expérience purement française. Donc, je pense qu’aujourd’hui il nous faut un réaménagement constitutionnel qui est beaucoup plus adéquat avec nos valeurs, notre culture et notre vision des choses. Le troisième pilier c’est une capitalisation de notre patrimoine culturel. Et le quatrième pilier, c’est effectivement la protection, la sécurité du pays et de ses citoyens.

Comment appréciez-vous le bilan du régime sortant ?

Je pense que c’est un bilan mitigé. Il y a certes des points où on a fait des progrès, mais il y a des points où nous avons beaucoup failli. Il faudra vraiment que l’on fasse des corrections assez significatives. Pendant ces douze années, nous avons failli dans certains domaines tels que la bonne gouvernance. Ça, c’est un problème qui est là. Nous avons failli au niveau de la croissance économique dont nous parlons, qui ne se ressent pas au niveau des populations de base, au niveau des collectivités. C’est le marasme économique qui est encore là malgré nos performances macroéconomiques. Donc je pense que c’est un bilan assez mitigé. Est-ce que l’administration a fait des avancées ? Oui. Mais je pense que ce n’est pas suffisant et que c’est largement en deçà de ce qu’on pouvait avoir. Le Sénégal a un choix existentiel à faire en 2024. C’est à dire que c’est un choix qui va affecter notre existence même en tant que nation, mais notre existence en tant qu’individus à l’intérieur de cette nation. On doit clairement expliquer aux Sénégalais que c’est ce c’est un changement crucial qu’il faut opérer. Mais ce changement doit se faire d’une manière très organisée, très structurée et non pas d’une manière nihiliste. C’est un changement qui ne peut s’opérer que par quelqu’un qui n’est pas du système. Il faudrait quelqu’un qui est en dehors du système, qui a eu le temps d’observer le système, qui a eu le temps de voir les failles, de voir les défaillances pour pouvoir les corriger. Parce que si on veut vraiment corriger ce système, ce n’est pas avec les éléments du système que le changement pourra se faire. C’est un choix très existentiel qui est devant nous.

Si vous êtes élu, quels sont les premiers actes que vous comptez poser ?

C’est d’alléger le fardeau qui pèse sur les populations aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui, l’électricité coûte cher, l’eau coûte cher, la nourriture coûte cher, le loyer coûte cher. Je pense qu’il faut qu’on prenne des mesures rapidement pour alléger ce fardeau, afin que les Sénégalais puissent respirer. Ma priorité c’est de faire de telle sorte que les gens puissent souffler, le temps de mettre en place des structures sur le long terme qui vont vraiment porter leurs fruits afin que les Sénégalais puissent avoir une qualité de vie améliorée. Parce que mon engagement politique a pour mission, a pour but principal l’amélioration de la qualité de vie des Sénégalais. C’est ça que je vais m’atteler à faire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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