C’est un drame familial qui s’est produit à Diamniadio. Abdou Karim Pouye a poignardé à mort son demi-frère, Cheikh Adramé Pouye. Ce dernier s’était interposé dans une bagarre qui l’opposait à sa belle-sœur, Rokhaya Ciss. Jugé hier, par la chambre criminelle de Dakar, l’accusé encourt 20 ans de réclusion criminelle.
Abdou Karim Pouye et les autres membres de sa famille s’entendaient comme larrons en foire. Mais, après le décès de son père, le jeune homme de 42 ans qui venait d’apprendre qu’il est né hors mariage, en voulait à tout le monde. Dans la soirée du 15 mai 2018, aux environs de 21h, une querelle l’oppose à Rokhaya Ciss, épouse de son frère consanguin, Ousseynou Pouye. Alerté par les cris, Cheikh Adramé Pouye, venu aux nouvelles, extirpe sa belle-sœur des griffes de son antagoniste. Frustré, Abdou Karim Pouye se saisit d’un couteau dans sa chambre et le plante dans la poitrine de Cheikh Adramé qui perd la vie sur le coup. Informés, les éléments de la brigade de Diamniadio rappliquent sur les lieux et trouvent la victime gisant dans une mare de sang. Cuisiné par les enquêteurs, Abdou Karim explique qu’il avait demandé à Rokhaya Ciss d’enlever les pierres qu’elle avait placées près de son canari. Ce que la jeune dame avait refusé de faire avant de le traiter de fils illégitime. « Quand Cheikh Adramé est intervenu, il a pris fait et cause pour Rokhaya. C’est pourquoi, je me suis retourné contre lui et je lui ai donné un coup de couteau au thorax », a-t-il avoué.
Attrait hier, devant la chambre criminelle de Dakar, pour assassinat, l’accusé qui a plaidé la légitime défense, soutient que le défunt était armé d’une machette et d’un bâton. « C’est par instinct de survie que je me suis introduit dans ma chambre pour prendre un couteau. Dès qu’il s’est approché de moi, je l’ai poignardé », s’est-il défendu. « Après le décès de mon père, j’étais la risée du village. On m’insultait au sein de ma famille. Je ne pouvais plus supporter leurs propos désobligeants à l’endroit de ma mère », a-t-il ajouté, avec amertume.
« Il a une fois attaqué notre père avec une machette… »
Interrogée, Rokhaya Ciss confie qu’elle n’adressait plus la parole au meurtrier. « Il me traitait de tous les noms d’oiseaux, mais je n’osais même pas répliquer. Après notre bagarre, il a surpris Cheikh Adramé à la véranda et lui a administré un coup de couteau. Sa victime n’était pas armée », affirme-t-elle.
« Il a une fois attaqué notre père avec une machette… »
Interrogée, Rokhaya Ciss confie qu’elle n’adressait plus la parole au meurtrier. « Il me traitait de tous les noms d’oiseaux, mais je n’osais même pas répliquer. Après notre bagarre, il a surpris Cheikh Adramé à la véranda et lui a administré un coup de couteau. Sa victime n’était pas armée », affirme-t-elle.
Des allégations corroborées par les autres membres de la famille, entendus en qualité de témoins. D’après Mame Thioro Pouye, mère de Cheikh Adramé Pouye, le mis en cause a hérité de deux terrains et de l’argent après le décès de son père. « Il est téméraire. Il a une fois attaqué notre père avec une machette », charge Ousseynou Pouye, mari de Rokhaya Ciss.
Conseil des deux parties civiles (Mame Thioro Pouye et Rokhaya Ciss), Me Babacar Ndiaye a réclamé 200 millions FCFA en guise de réparation. « Il devait avoir le courage et la dignité d’assumer ses actes. L’aveu aurait même permis de réparer cette déchirure familiale », regrette la robe noire.
La procureure qui a demandé la disqualification du crime d’assassinat en meurtre, a requis 20 ans de réclusion criminelle. « Il était en colère contre tout le monde après avoir su les circonstances de sa naissance. C’est sous le feu de l’action qu’il est allé chercher un couteau. La victime est décédée sur le coup. Sa colère ne se justifiait pas, même si on peut le comprendre », souligne la représentante du Ministère public.
Après avoir demandé à la chambre de débouter Rokhaya Ciss de sa constitution de partie civile, l’avocat de l’accusé a sollicité la clémence.
L’affaire est mise en délibéré au 13 décembre prochain.