Imam Ndao n’a fait que “détenir illégalement” une arme

Après avoir tenu en haleine l’opinion pendant plus de 2 ans, l’affaire de terrorisme dite affaire imam Ndao a connu son épilogue », hier jeudi 19 juillet 2018 qui, comme par coincidence correspond au rappel à Dieu d’un autre guide religieux Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul.

Il faut quand même dire qu’avec le verdict rendu par la Chambre criminelle à formation spéciale du tribunal de grande instance de Dakar, l’on est tentée de dire que l’affaire s’est dégonflée comme un ballon de baudruche.

Outre l’imam Ndao, condamné à un mois avec sursis pour détention illégale d’arme mais acquitté de toutes les autres charges, après 32 mois d’incarcération, Matar Diokhané, un des principaux mis en cause, « prend 20 ans de travaux forcés.

C’est le lieu de louer l’excellent travail des juges de la chambre criminelle et des services de renseignement dans cette affaire portant sur plusieurs délits dont « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste », « apologie du terrorisme », « blanchiment de capitaux », « détention d’armes et de munitions sans autorisation ».

Le juge Samba Kane, pour ce « premier procès pour terrorisme au Sénégal », a prononcé la condamnation de 13 des 29 inculpés, même si l’imam Ndao a recouvré la liberté.

Le tribunal a de même ordonné la confiscation de l’arme automatique et de la somme de 14.000 euros du prédicateur.

Enfin, il faut signaler que pour certains observateurs de la scène politique sénégalaise, la peine dont a écopé l’imam Ndao « apaise tout en cachant la brutalité d’une interpellation musclée, le sevrage de deux-cents potaches de leur guide et l’annihilation des efforts d’un homme qui, en lieu et place d’un Etat absent, s’est investi pour s’offrir une école coranique, un collège franco-arabe, un internat et des terres pour la production agricole ».

Bref, tout est donc bien qui finit bien.