Les travaux de l’Assemblée ont été bloqués suite à une question liée à l’incompatibilité entre les fonctions de député et celles de ministres. Soulevée par le député de Wallu Senegaal, Abdou Bara Dolly Mbacké,
Pourtant ce ne sont pas les cas de jurisprudence ou de précédents heureux qui manquent à la riche histoire de l’Assemblée nationale face au cas soulevé hier par le député Abdou Bara Doly Mbacké. Les faits qui jalonnent la vie de l’institution sise à la Place Soweto renseignent à suffisance et aident à résoudre la question posée par le jeune député du département de Mbacké.
Il suffit de regarder dans le rétroviseur du Parlement ou de rembobiner la bande des activités de l’Assemblée nationale pour se rendre compte que vers la fin du premier semestre de l’année 1998, un certain Ousmane Tanor Dieng, alors ministre d’Etat, ministre des Services et affaires présidentiels, avait conduit la liste du Parti socialiste et remporté, du coup, les élections législatives cette année-là. Le défunt s’était présenté à l’Hémicycle comme député lors de la séance d’installation.
Mais après leur installation, OTD a rendu sa démission de l’Assemblée nationale, préférant poursuivre ses activités gouvernementales.
Nombreux sont les exemples qui allongent la liste des situations similaires. Dans le même cas de figure, on peut citer l’exemple du tout-puissant ministre d’Etat, directeur de Cabinet du président de la République, produit de la première alternance du pays.
Idrissa Seck, faut-il le rappeler en passant, avait mené les troupes libérales ainsi que leurs alliés, avec l’ombre de Wade sur le bulletin électoral de la coalition Sopi, au succès électoral, en avril 2001, à l’issue des Législatives de ladite année. Autre temps, autres mœurs politiques, autre réalité pour celui qui était considéré comme le clone de Tanor Dieng au sein de la galaxie libérale. Idy démissionnera du Parlement, après avoir réuni tous les députés d’alors de la majorité libérale à l’Assemblée nationale pour leur délivrer le message et décliner les choix de son patron et chef de cette coalition. Lui aussi opta pour la poursuite de l’exercice de ses fonctions au sommet de l’Etat.
Le tout dernier exemple à évoquer et qui peut aider à trouver une réponse à l’interrogation posée par le député du groupe Liberté et démocratie, c’est le cas du 3ème Premier ministre de Macky Sall. Cas pour cas, comparaison pour comparaison, Mahammed Boun Abdallah Dionne a aussi eu l’honneur et le privilège d’être la tête de liste nationale de la coalition présidentielle, Benno bokk yaakaar (Bby), lors du scrutin des Législatives de juillet 2017. Pour le début de cette législature, l’enfant de Gossas avait aussi troqué son poste de député contre celui de chef du gouvernement, en décidant de quitter ceux qui devaient être ses collègues parlementaires. Des ministres comme Amadou Ba, Abdoulaye Diouf Sarr, Sidiki Kaba et tant d’autres en feront de même. M. Dionne sera reconduit à sa station par son patron, Macky Sall.