Une affaire d’infanticide a été jugée, ce 06 août, devant la chambre criminelle. En effet, la nommée M. D. Mbengue est poursuivie pour homicide sur son bébé, F. Diouf agée de 10 jours. Le bébé est décédé par strangulation selon les conclusions d’un rapport médical. Sa mère risque de passer 7 ans dans les liens de la détention si elle est reconnue coupable du crime.
Attraite devant la chambre criminelle, M. D. Mbengue est revenue sur les faits.
« Une semaine après avoir baptisé mon enfant, j’ai laissé mon bébé dans ma chambre pour aller acheter le petit déjeuner à la boutique. En y allant, j’ai demandé à mon voisin de me surveiller l’enfant. Lorsque je suis rentré, j’ai retrouvé mon enfant avec la bouche qui saignait. Prise de panique, j’ai appelé son père pour qu’on l’amène à l’hôpital Phillipe Senghor », a indiqué la mise en cause dans ce dossier. M. D. Mbengue qui confie n’avoir rien fait à son bébé a renseigné l’avoir eu après une liaison hors mariage.
« C’est mon 3ème enfant, le premier est né en 2004, le second en 2015. Le dernier, je l’ai eu hors mariage. Je ne savais même pas que j’étais enceinte parce que je voyais toujours mes menstrues durant la grossesse », a-t-elle expliqué à la barre de la chambre.
Cependant, il ressort des débats d’audience que l’enfant aurait été étranglé avant de rendre l’âme par étouffement. Interrogée, sa maman a soutenu l’avoir retrouvé inerte.
« Je n’ai rien fait à mon bébé. Mon voisin était dans la maison et je lui ai demandé de me surveiller l’enfant quand je partais acheter le petit déjeuner. Je n’ai pas d’ennemi à ce que je sache. Quand j’ai trouvé l’enfant, mes grandes sœurs l’ont pris et on s’est rendu ensemble à l’hôpital », a-t-elle dit.
A l’instruction, l’accusée avait soutenu avoir laissé l’enfant avec la nommée N. Badji ce que cette dernière a contesté devant le juge soulignant qu’elle prenait son bain quand la maman de l’enfant se rendait à la boutique le jour des faits. A la question de savoir si elle pensait à une personne qui pourrait en avoir contre elle, M. D. Mbengue dira n’accuser personne.
« Je ne peux tenir personne pour responsable de ce qui est arrivé. », a dit la jeune maman.
Entendu en tant que témoin, le père de l’enfant A. Diouf est aussi partie civile dans cette affaire. Il a indiqué n’avoir jamais constaté de pratiques nuisibles de la part de la prévenue. Interpellé sur la grossesse de l’accusée, il dira l’avoir assisté lorsqu’il a su en fin de grossesse.
« C’est à la fin que j’ai constaté qu’elle était enceinte. Le jour de son accouchement, je me suis rendu à l’hôpital, j’ai donné de l’argent à la sage femme pour l’ensemble de ses besoins », a indiqué A. Diouf. Il rappelle aussi ce que son partenaire lui a confié après les faits.
« Le jours des faits, elle m’a dit qu’elle a voulu allaiter l’enfant mais que celui-ci ne bougeait plus. Je lui ai demandé de l’amener à l’hôpital. Là-bas, le médecin m’a confié que l’enfant était décédé sans me dire les causes », a dit A. Diouf.
Dans sa réquisition, le parquet impute la mort de l’enfant à la mère M. D. Mbengue pour avoir laissé l’enfant sans surveillance. Pour le procureur, le crime d’infanticide peut également s’expliquer par le fait que l’enfant est né hors mariage, un fait souvent négativement jugé par la société. D’après le magistrat, la mère a divorcé à 2 reprises avant d’accoucher de cet enfant avec un déni de grossesse et après une liaison hors mariage avec le sieur Diouf.
Le parquet a invité la juridiction à déclarer M. D. Mbengue coupable d’infanticide. Il a requis contre elle, 7 ans de réclusion criminelle.
Pour la défense, la prévenue jouit d’une bonne moralité pour avoir accepté sa grossesse et accouché seule après que l’enfant a été accepté par son père biologique. La défense considère que l’assistance pour sauver l’enfant pourrait expliquer la mort de l’enfant.
« Est-elle tombée en état de démence pour mettre fin à la vie de son enfant ? C’est la question qui mérite d’être posée. Non, je ne le pense pas parce qu’elle était divorcée et avait le droit d’avoir une liaison avec un homme », a indiqué l’avocate qui assistait la mise en cause. D’après elle, le médecin a produit un rapport qui laisse perplexe pour éclairer la lanterne sur les circonstances du décès. « Les preuves de la strangulation ne sont pas établies. », a ajouté le conseil qui demande l’acquittement de sa cliente au bénéfice du doute. M. D. Mbengue qui, durant tout le procès a exprimé son souhait de rentrer chez elle, a conclu par demander sa libération pour aller s’occuper de ses enfants.
L’affaire est mise en délibérée au 27 novembre 2024…