Le président de la République a décidé de supprimer le poste de Premier ministre. Pour le coordonnateur du Pur, Pr Issa Sall, la première conclusion qu’il faut en tirer est évidente : « Macky Sall s’est rendu compte que l’action du gouvernement n’a pas été faite de façon optimale. Sinon, il n’aurait aucune raison de supprimer le poste de Premier ministre. »
Pour le candidat malheureux à la dernière présidentielle, cette mesure « peut être salutaire, si ça permet de faire le fast-track dont il parle ». Même si, ajoute-t-il, en occupant le poste de secrétaire général de la présidence, Mahammed Dionne garde le rôle de Premier ministre « de façon administrative ». « Il va jouer le rôle de secrétaire d’administration, ce que Tanor était au côté de Diouf », compare le leader du Pur. Mais Issa Sall recommande la prudence. Il croit savoir que Macky Sall peut profiter de cette réforme pour renforcer ses pouvoirs. Ce qui, à son avis, poserait problème, puisque le Sénégal a besoin aujourd’hui de limiter les pouvoirs du chef de l’Etat, actuellement excessifs pour lui.
Malgré ce risque potentiel, le coordonnateur du Pur laisse entendre qu’il est préférable de juger sur pièce. « Ce n’est pas positif de dire que c’est mauvais, et c’est osé de dire que c’est bon », lance-t-il avant d’indiquer que Macky Sall a un problème avec le peuple, d’où sa décision d’aller lui-même au charbon. Dans tous les cas, signale Issa Sall, la suppression du poste de chef du gouvernement pose le problème de la responsabilité de l’Exécutif devant la représentation nationale. Jusqu’ici, rappelle-t-il, c’est le gouvernement, à travers la personne du Premier ministre, qui rendait compte à l’Assemblée nationale. Désormais, le chef de l’Etat devient directement responsable alors que, signale Issa Sall, on n’a jamais vu un président de la République aller à l’Assemblée nationale pour s’expliquer devant les députés. Le député du Pur pense qu’il est indispensable d’avoir une passerelle entre la présidence et la représentation nationale.