C’est aujourd’hui 17 octobre 2024 qui marque la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe, avec pour objectif de sensibiliser à l’importance de cette pratique qui sauve des vies. En Guadeloupe, malgré une première greffe rénale réussie en 2004, le taux de refus reste important.
C’est en 2005 que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé la Journée mondiale du don d’organes et de la greffe. Symbolisée par un ruban vert, cette journée vise à sensibiliser le public à l’importance du don d’organes, à encourager les discussions autour de ce sujet souvent délicat et à diminuer les réticences. Le slogan de cette année, “Pour sauver des vies, rappelez à vos proches que vous êtes donneur d’organes”, appelle chacun à partager sa position avec ses proches pour éviter les refus en cas de décès. Un slogan d’autant plus important dans l’archipel. Le taux de refus au don en Guadeloupe est élevé, atteignant 53,3 % en 2023, soit bien au-dessus de la moyenne hexagonale. Les raisons sont variées : manque d’information, tabous culturels, ou encore absence de discussion sur le sujet au sein des familles.
Pourtant, 90 % des habitants des départements et régions d’outre-mer estiment qu’il est crucial de faire connaître leur position à leurs proches, mais moins d’un sur trois en parle effectivement.
Pourtant le don sauve des vies
C’est qu’une greffe consiste à transférer un greffon, composé de cellules, de tissus, ou d’organes, d’un donneur à un receveur. Parmi les organes que l’on peut greffer, on trouve le cœur, les poumons, le foie, les reins, et même les intestins et le pancréas. Les tissus greffables incluent les cornées, les os, les veines, la peau, ou encore les valves cardiaques. Grâce aux progrès médicaux, ces interventions sauvent chaque année des milliers de vies en France. En 2023, 5 634 greffes ont été réalisées, mais malgré cela, 2 à 3 personnes meurent chaque jour, faute de greffons disponibles.
Pour rappel , la première greffe rénale a eu lieu en 2004 au CHU de Pointe-à-Pitre, une avancée majeure pour les Antillo-Guyanais.Cependant, les défis restent nombreux. Depuis cinq ans, aucun don de rein par un donneur vivant n’a été enregistré, accentuant la crise pour les patients en attente. Avec environ 250 personnes sur la liste d’attente, pour seulement 60 greffes par an provenant de donneurs décédés, la situation est préoccupante.Environ 600 patients en Guadeloupe sont sous dialyse, une procédure qui, bien qu’essentielle, n’offre pas les mêmes bénéfices qu’une greffe en termes de qualité de vie.
Un enjeu important
Selon l’Agence de la biomédecine réalise chaque année un baromètre pour évaluer la perception du don d’organes.En 2024, les résultats montrent que si 80 % des Français sont favorables au don, seule la moitié a communiqué sa décision à ses proches. Ce fossé entre intention et communication est particulièrement visible dans les départements d’outre-mer (DROM), où l’information sur le sujet reste insuffisante. Dans les départements et régions d’outre-mer, seuls 21 % des habitants se sentent bien informés, bien que 69 % d’entre eux adhèrent à l’idée du don. Avec 21 866 patients inscrits sur la liste d’attente en France, dont 250 en Guadeloupe, l’urgence d’intensifier les campagnes de sensibilisation est réelle.
Le sphère légal
Pourtant e don d’organes en France repose sur trois principes fondamentaux : le consentement présumé, la gratuité du don, et l’anonymat entre le donneur et le receveur. Cela signifie que chaque personne est considérée comme donneuse, à moins d’avoir explicitement exprimé son refus via le registre national des refus. Cependant, en l’absence de communication avec les proches, ces derniers peuvent s’opposer au prélèvement par méconnaissance des volontés du défunt. La Journée mondiale du don d’organes est l’occasion de sensibiliser, d’informer et d’encourager les discussions autour de ce geste qui peut littéralement sauver des vies.