Kédougou / Projet ISMEA : Le SDT-3S dans la rue, menace de passer à la vitesse supérieur

Le recrutement opéré par les autorités sanitaires dans le cadre du projet ISMEA n’est pas du goût du collectif des Sages-femmes et infirmiers de la région de Kédougou. Ce projet qui vient de publier la liste de 40 médecins généralistes, 05 médecins spécialistes, 18 pharmaciens, 400 Sages-femmes, 400 infirmiers d’état, 32 techniciens supérieurs biologistes, 4 techniciens de maintenance hospitalière et 6 nutritionnistes est loin de faire l’unanimité au sein de ces blouses blanches qui qualifient de « douteuses » les conditions de recrutement de ce personnel. Au cours d’une marche organisée ce mardi, le collectif regroupé au sein du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SDT-3S) a fustigé « certaines décisions » qu’il qualifie de contraire à l’éthique, à la bonne gouvernance et à l’équité.
Parce que à en croire toujours le secrétaire général du SUTSAS antenne de Kédougou, ce recrutement n’a pas tenu compte des assistants infirmiers d’où un faible taux d’intégration des professionnels de santé de la région dans le projet ISMEA en dépit du nombre impressionnant d’infirmiers d’état et sages-femmes communautaires dans la région. C’est fort de toutes ces raisons que Baboucar Diop, secrétaire général régional du SUTSAS «  fustige l’attitude du pouvoir central de vouloir nous parachuter des infirmiers d’état et sages-femmes qui n’ont jamais servi l’état et qui vont venir à Kédougou pour apprendre au moment où nos braves infirmiers depuis leurs sorties de l’école de formation travaillent dans des conditions misérables parfois sans motivation. Ces derniers ont toujours accepté avec engagement et dévouement à travailler dans des zones d’accès difficiles. Aujourd’hui, c’est ce personnel qui est zappé de ce recrutement-là. Ils ne méritent pas un tel traitement monsieur le ministre ! Revoyez votre mode de recrutement alors qu’il est temps », fulmine-t-il.
Aujourd’hui, au regard des spécificités et la précarité  des conditions  de travail  dans la région de Kédougou, la vulgarisation du recrutement local s’avère une nécessité pour mieux fixer le personnel de santé dans les différentes structures de la région.
Le SUTSAS section Kédougou exige du ministre de la Santé et de l’action sociale le recrutement immédiat et sans délai et l’intégration des 30 infirmiers et sages-femmes contractuels, des 30 bénévoles communautaires dans ce projet ISMEA. Elle déplore aussi par la même occasion le fait que le ministre, lors de la visite du président de la République à Kédougou, n’ait pas reçu le personnel paramédical de la santé en service dans la région.
Après deux heures de marche, les blouses blanches ont remis un mémorandum au préfet du département de Kédougou qui a promis par l’entremise de son adjoint de le transmettre aux autorités compétentes.
Pour faire aboutir ses revendications, le collectif envisage dans les semaines à venir de  bloquer les activités du programme élargi de vaccination (PEV) et de procéder à la rétention des données internationales des hôpitaux et des districts communément appelées DIH2.

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