Dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de lutte contre le travail des enfants, l’Ong Terre des Hommes, en partenariat avec l’Ong “Ndeyu Yérim” qui s’active dans ce sens, a initié, ce mercredi à Diourbel, une rencontre avec tous les acteurs des Daraas, pour discuter autour de la question du travail et de la mendicité des enfants. Pour Khadim Dieng, coordonnateur national de l’Ong Terre des Hommes, tant que les Daraas ne sont pas réglementés, il sera difficile pour tout intervenant d’arriver à des résultats probants.
Le prétexte de la rencontre de Diourbel, a rappelé Khadim Dieng, coordonnateur national de l’Ong Terre des Hommes, est parti d’une étude qu’ils ont eu à mener à Diourbel avec des jeunes étudiants, pour parler de la situation des enfants mendiants au Sénégal. C’est donc pour eux, a-t-il dit, une opportunité, cette année, de venir partager avec tous les acteurs sur place, les résultats de cette étude, notamment sur les barrières qui freinent un peu le travail des Ong internationales et locales dans la lutte contre la mendicité des talibés.
L’autre élément, a-t-il précisé, c’est aussi de faire ressortir la nécessité de collaborer, mais surtout, d’apprécier ensemble le regard que les organisations internationales et locales portent sur l’enfant de manière générale au Sénégal. Le coordonnateur national de Terre des Hommes se dit plus convaincu que jamais car, dit-il, «tant que les Daraas ne sont pas réglementés, il sera très difficile pour tout intervenant d’arriver à des résultats probants.
Il s’est, par contre, félicité du travail fait par l’État, jusque-là, à savoir : arriver à une concertation avec tous les acteurs qui a abouti à l’adoption du projet du statut de Daraas en conseil des ministres, depuis l’année dernière, en juin.
Aujourd’hui, une année après, déplore Khadim Dieng, coordonnateur de l’Ong Terre des Hommes, les choses sont encore dans le statu quo. Et là, il interpelle, une fois de plus, le président de la République, les députés, tous les acteurs, pour qu’ensemble, ils agissent de telle sorte que ce projet de loi sur le statut des Daraas puisse être examiné et voté à l’Assemblée nationale. Ce qui permettra, a-t-il confié, à l’ensemble des organisations qui travaillent sur ce corpus, à accompagner les Daraas et de mieux intervenir pour arriver à des résultats durables.
Il n’a pas oublié de rappeler que depuis 2016, qu’ils ont commencé à intervenir sur les problématiques des Daraas, particulièrement à Diourbel, et dans le cadre des missions de suivi qu’ils font tous les trois mois sur le terrain, ils ont senti des changements significatifs. Dans les quatre Daraas où ils interviennent à Diourbel, avec près de 560 enfants, a-t-il signalé, à travers le système des “Ndeyuu Daraas”, mais également, à travers les Daraas alimentaires, il n’y a plus d’enfants dans la rue pour mendier. Le deuxième élément, a-t-il fait part, c’est de voir que, pour l’essentiel, presque 90% de ces enfants fréquentent l’école formelle.
C’est pourquoi, pense-t-il, si les enfants ont réduit les temps de mendicité dans la rue, qu’on les inscrive à l’école formelle, naturellement, c’est une forme de contribution à la lutte contre la mendicité. Concernant les violences faites aux enfants, il crie fort à qui veut l’entendre, que pour éduquer des enfants, on ne doit pas utiliser la violence de quelque nature que ce soit. Il y a la pédagogie, il y a tout un ensemble de façons d’éduquer des enfants, estime-t-il, que de devoir utiliser la brimade, des types de violences jusqu’à arriver à des morts d’enfants. Ce n’est pas des pratiques, s’est-il indigné, à encourager ni qui sont acceptables, même par la religion a fortiori par les êtres humains tout simplement dit.