Kilifeu filmé à son insu : Que risque son ami, selon la loi sénégalaise ?

Des vidéos du rappeur et activiste sénégalais Kilifeu ont été largement partagés sur les réseaux sociaux et sur des sites Internet, ces derniers jours. Impliqué dans un scandale qui tourne autour du trafic de visas diplomatiques, il a été filmé à son insu par son ami Thierno. Des images qui ont été ensuite relayées par le site Internet Leral.

Est-ce  qu’ils ont le droit de filmer Kilifeu à son insu et de publier les images ? La question a été posé au cyber juriste Manou Diokh.

“Les réseaux sociaux ne doivent pas se substituer à la justice”

De prime abord, Manou Diokh nous renvoie au Code pénal sénégalais. Selon l’article 431-27, “celui qui recueille, à l’occasion de leur enregistrement, de leur classement, de leur transmission ou d’une autre forme de traitement, des données à caractère personnel dont la divulgation aurait pour effet de porter atteinte à la considération de l’intéressé ou à l’intimité de sa vie privée, porte, sans autorisation de l’intéressé, ces données à la connaissance d’un tiers qui n’a pas qualité pour les recevoir, est puni d’un emprisonnement d’un an à sept ans et d’une amende de 500 000 F à 10 000 000 F ou de l’une de ces peines”.

Par contre  la divulgation prévue à l’alinéa premier du présent article est commise par imprudence ou négligence, “le responsable est puni d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de 300 000 F à 5 000 000 F ou de l’une de ces peines”.

Dans les cas prévus aux deux alinéas du présent article, la poursuite ne peut être exercée que sur plainte de la victime, de son représentant légal ou de ses ayants droit.

“Les réseaux sociaux ne sont pas des juges”

Manu Diokh profite de l’occasion pour rappeler que “les réseaux sociaux et Internet ne doivent pas se substituer à la justice. Il ne faut pas oublier que la présomption d’innocence existe”.

Il ajoute qu’en ce qui concerne Kilifeu ou Khadim Mboup, l’étudiant emprisonné pour fraude au baccalauréat à Diourbel, “ce n’est pas légal de partager leurs vidéos ou images”. Selon  le cyber juriste, “il y a des éléments qui ne sont pas destinés à des sites Internet, même s’il y une infraction constatée. Ils doivent être uniquement entre les mains des hommes de loi ou présentés devant un tribunal”.

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