Korité 2021 : Vers une pénurie de poulet de chair à Dakar

A moins de deux jours de la fête de l’Aïd-El-Fitr (Korité), les populations sont inquiètes par rapport à une éventuelle pénurie de poulet de chair à Dakar. Les clients que nous avons rencontrés se désespèrent de cette situation, tout en espérant une solution avant la fête.
Il est 14 h au marché Tilène. Animé comme toujours malgré le ramadan, le lieu connaît déjà une spéculation en défaveur des populations qui préfèrent de loin la consommation du poulet au détriment d’une autre viande pour célébrer la Korité. Mais le délai risque d’être très court pour mettre sur le marché des sujets avec un poids acceptable. Si cette situation ne se règle pas, les éleveurs risquent de vendre à perte.
Une situation qui fait les affaires des vendeurs de poulet local qui ont commencé à investir le marché avec leur produit. Vendeur de «poulet du pays», Matar Dieng, quinquagénaire de teint noir, un peu élancé, barbu, soutient qu’actuellement, cette race coûte excessivement cher et n’est pas à la portée de toutes les bourses. Les prix varient entre 3 500 et 6 000 F CFA.
«La pandémie de la Covid-19 a perturbé les ventes»
Toutefois, il avance que le poulet local ne se pèse pas. Par contre, il est vendu en fonction des frais et du prix d’achat. Toujours selon lui, les clients viennent en masse ; ceux qui préfèrent le poulet du pays s’en procurent, malgré sa cherté sur le marché de la volaille.
 
«Mais gardons espoir que la situation va se décanter d’ici le jour de la fête et que les choses feront l’affaire de tout le monde. Oui, on se frotte les mains, vu qu’on ne se plaint pas du tout et qu’on arrive à subvenir à nos besoins grâce à la vente de poulet. Les clients ont un penchant pour le ‘poulet du pays’. Ensuite, viennent en deuxième position les pondeuses et les poulets de chair qui se font rares», explique-t-il.                          
 
Cependant, il y a une alternativement, puisqu’une partie des ménagères préfèrent de loin le poulet de chair pour plusieurs raisons. Primo, parce qu’il coûte moins cher et est plus aisé à cuisiner. A cela s’ajoute aussi le fait qu’il est plus économique, si l’on se fie à la quantité.
 
Malick Cissé s’active dans la vente de poulet de chair. Pour lui, «cette pénurie date depuis l’après Pâques. «Elle est causée par la pandémie qui a perturbé la vente ainsi que le circuit par lequel l’approvisionnement passait. La demande est supérieure à l’offre. Je suis obligé de me cacher parfois, voire même d’éteindre mon téléphone au risque de décevoir certaines clientes. Toutefois, j’arrive à colmater pour me tirer d’affaire et satisfaire la clientèle. Non seulement, il y a une pénurie, mais aussi, le poulet de chair coûte excessivement cher», s’est-il-justifié. 
 
Cependant, peu importe le poids et le prix, tout ce qui importe au client, c’est de s’approvisionner à tout prix. « Les prix varient selon le poids. C’est entre 3 000 et 7 000 F CFA. Par ailleurs, il y a certains vendeurs qui refusent de sortir leurs poulets. Ils attendent au dernier moment pour pouvoir spéculer, comme ça ils pourront contraindre les clients d’acheter par force, vu l’augmentation sur le prix des aliments de même que celui des poussins», assène-t-il.
 
Les prix varient entre 3 000 et 7 000 F CFA
 
Rencontrée chez le vendeur de poulet en train de marchander, cette jeune femme de teint un peu clair, élancée avec de gros yeux, le sourire aux lèvres, préfère garder l’anonymat. Elle confirme : «Il n’y a pas assez de poulet sur le marché et les prix sont excessivement chers. Chaque année, il y a une pénurie, mais celle-ci sera beaucoup plus ressentie par les consommateurs. J’ai acheté à 3 500 F l’unité et le poulet ne pèse même pas 2 kg.»
Plus loin encore, Babacar Niang, 64 ans, explique également que les prix sont loin d’être abordables. «Vu l’augmentation sur le prix de la volaille, je suis obligé de limiter le nombre de poulets que je consommais, il y a deux ans. S’il y a pénurie, cela affecte aussi le poids ; ce qui, forcément, aura des répercussions sur la cherté des prix», a-t-il souligné.
 
Cette situation est désastreuse et difficile, parce que la population est dans l’attente d’un ravitaillement en quantité de poulet de chair. Une denrée quasiment introuvable et inaccessible sur le marché.
 
Néanmoins, ils espèrent trouver une solution le plus tôt possible afin de pouvoir fêter l’Aïd de la plus belle des manières, après un mois de jeûne.

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