La carence en vitamine A est, à elle seule, responsable de près de 6 % des décès d’enfants de moins de 5 ans, en Afrique. Cent quatre-vingt-dix millions d’enfants d’âge préscolaire dans la région africaine et la région de l’Asie du Sud-Est sont touchés par la carence en vitamine A, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle représente un problème de santé publique majeur, selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale.
Alphonse Ousmane Thiaw a représenté Marie Khémesse Ngom Ndiaye à l’atelier régional sur l’Intégration de la supplémentation en vitamine A dans les systèmes de soins de santé primaires. La rencontre s’est tenue ce mardi à Dakar et regroupe plusieurs pays africains.
En effet, les conséquences sont nombreuses et la carence sévère en vitamine A est susceptible de provoquer une déficience visuelle (cécité nocturne) ou d’accroître le risque de morbidité ou de mortalité en cas d’infection par une maladie infantile courante comme la rougeole ou les maladies diarrhéiques. Aussi, l’association d’un déficit pondéral, de carences en micronutriments (fer, vitamine A et zinc) et d’un allaitement sous-optimal est responsable de 7 % des décès et de 10 % de la charge de morbidité totale chez les enfants.
Les évidences prouvent que dans les environnements affectés par la carence en vitamine A, la supplémentation en vitamine A des enfants de 6 à 59 mois, une fois tous les six mois, augmente leurs chances de survie par la réduction d’au moins 12 % de la mortalité des moins de 5 ans, toutes causes confondues. “La supplémentation en vitamine A permet de réduire drastiquement la cécité crépusculaire et de baisser l’incidence de la diarrhée et de la rougeole de 15 % et 50 % respectivement”, a dit le directeur de cabinet du ministre de la Santé.
Au Sénégal, à l’instar d’autres pays africains, les activités de supplémentation en vitamine A ont été réalisées depuis la fin des années 1990, à travers les journées nationales de vaccination, plus d’une décennie durant, pour prévenir la carence en vitamine A chez les enfants avec l’appui de NI et de l’UNICEF.
“Après l’arrêt progressif des journées nationales de vaccination, les journées locales de supplémentation ou journées de survie de l’enfant, organisées chaque semestre”, a précisé Alphonse Ousmane Thiaw. Ces stratégies, dit-il, ont permis d’atteindre des performances acceptables. Le financement des activités de masse de supplémentation en vitamine A mobilise d’importantes ressources financières et pose la récurrente problématique de sa pérennisation. Cette réflexion a permis de proposer des stratégies pérennes à travers le basculement de la supplémentation en vitamine A en routine.