Dieu n’a pas besoin de marketing, écrivait Flipo (1984), mais l’Église si’’.
Cette assertion si nous la transportons dans notre religion l’Islam voire dans nos Tarixa, on saura tous que nos Guides religieux n’ont point besoin de marketing. Mais que faire devant le plus ancien et le plus redoutable adversaire de la religion : le Fanatisme. Il n’a jamais cessé d’exister là où il y a expression religieuse. Il se nourrit de débats subversifs, d’arguments subjectifs et de cultes démonstratifs. Il n’a ni début ni fin. Point de limites. Et on au Sénégal, les orientations, les échanges, les interactivités s’orientent plus dans le Fanatisme que dans la communication religieuse. Si nous ne prenons pas garde, ce dernier va phagocyter la communication religieuse source de bonne cohabitation sociale. Car aujourd’hui, il ne s’agit plus seulement de prêcher les Ecrits du Coran, des Masalikan Al Jinan, de Ruhul Adab ; de Lahdariyu… mais de prêcher pour socialiser les disciples. Outil majeur de toute forme d’action et d’intervention et de projet de développement humain, la communication est un pilier où doit s’appuyer la religion pour mieux véhiculer ses messages et toucher ses cibles. Et pour se faire, la communication religieuse doit délimiter son champ d’action car la religion ne peut plus se cantonner dans sa sphère métaphysique et ésotérique. Elle est maintenant sous les feux des médias, qui trouvent bon de faire exploser leurs obédiences. Nietzche n’avait-il pas dit que ‘’religion est l’opium du peuple’’. Le nombre pléthorique de Oustaz et pas théologiens constitue une autre entropie dans la communication religieuse. Pour sortir de ce bourbier communicationnel, nos foyers religieux ont intérêt à développer leurs propres stratégies et plans de communication et non se limiter seulement à la création de télévisions ‘’thématiques’’ dont aujourd’hui toutes les Tarixa en détiennent. La communication religieuse n’est pas de la propagande, n’est pas sectaire, elle est pour la tolérance. Tolérance, un mot bien religieux où la communication religieuse doit tirer son quintessence pour une meilleure expression religieuse avec des disciples plus ouverts et plus pratiquants.
Mamadou Lamine Sané, Communicant