La fragile condition de la santé humaine (Mamadou SY Albert)

La propagation du Covid-19 à l’échelle de la planète sème la terreur dans tous les continents. L’Humanité se mobilise à pas de charge pour contenir les effets dramatiques en vies humaines et en pertes économiques. Les morts se multiplient. Le commerce international sera affecté probablement à des proportions inattendues par les experts de l’économie mondiale. La menace sanitaire qui pèse sur les humains constitue une véritable piqûre de rappel de la fragile condition humaine dans les sociétés contemporaines au moment où paradoxalement le niveau du développement des sciences et des techniques permet de satisfaire les besoins sanitaires fondamentaux des hommes et des femmes qui peuplent le monde.

Le Covid-19 a fini en moins de quelques semaines par installer la panique à travers le monde. La propagation du virus ne souffle de doute. La pandémie est déclarée par l’Organisation mondiale de la santé. C’est à pas de charge que la communauté mondiale, singulièrement, la communauté scientifique internationale, les États et tous les acteurs au chevet de la Chine tentent de contenir l’expansion de la maladie et de trouver des remèdes à la souffrance des patients atteints. Le nombre de morts ne cesse de croître. Les jours passent. Les plans et les stratégies de défense et de protection se multiplient dans tous les continents.

L’angoisse collective et individuelle est lisible à travers les médias mondiaux, les réseaux sociaux et culturels. La menace de la santé publique est sérieuse. Elle pèse très fortement sur le présent et l’avenir de la planète. La menace sanitaire n’est point une première dans l’histoire de l’Humanité. D’autres pandémies ont secoué la terre au cours de l’histoire de l’Afrique, de l’Europe et de l’Asie. La lèpre, le Choléra, le Sida et bien d’autres maladies ont fait trembler durant de longues années, les frontières, les ports et les aéroports nationaux et internationaux. Ces expériences maladies ont fait malheureusement des milliers, voire des millions de morts. D’autres maladies font encore des morts et des morts.

Le continent africain a probablement été l’un des continents les plus affectés par les maladies récurrentes dans le continent noir. L’Humanité espère que le Covid-19 ne fera pas autant de ravages que les maladies antérieures. La fragile condition humaine est de nouveau au centre des préoccupations de l’Humanité. Il semble admis que l’Humanité a fait des progrès qualitatifs dans le domaine des sciences et des techniques et de la production des biens et des services.

La globalisation de l’économie mondiale et de la gouvernance politique constitue un marqueur du fulgurant développement : des sciences, des techniques, des modes de production, la rapidité dans la transmission des savoirs, la mobilité des biens, des personnes et des services. La Chine est un exemple édifiant de ce progrès économique, des sciences et techniques. La Chine fait partie actuellement des puissances économiques et technologiques les plus influentes de la planète. Ces progrès économique et technologique laissent penser que l’Humanité a les capacités techniques et scientifiques de produire la richesse matérielle et immatérielle et les connaissances susceptibles de satisfaire les besoins des humains.

Jamais les inégalités sociales, culturelles, politiques et économiques n’ont connu pourtant un rythme aussi soutenu entre les groupes socio-professionnels, entre les pays et entre les continents. Cette fracture sociale se ressent encore plus fortement en matière d’accès à la santé publique et aux soins. Se soigner constitue le casse- tête chinois dans tous les continents. Les couches sociales exclues des systèmes de santé de qualité sont de plus en plus nombreuses.

La perspective de réorganisation des systèmes de retraite dans de nombreux pays développés annonce une fragilisation accrue des couches sociales les plus faibles économiquement. L’Humanité prendra-t-elle conscience de ces réelles capacités scientifiques et techniques à satisfaire les besoins sanitaires ? Prendra-t-elle conscience de la menace de la fragilisation de la condition humaine, singulièrement dans les pays africains moins dotés en ressources et en infrastructures ? Rien n’est moins évident. Dès que les vaccins seront trouvés et mis en service, la marche du monde reprendra son cours normal jusqu’à la prochaine catastrophe sanitaire.

Ainsi fonctionne le monde de l’injustice sociale et des inégalités entre riches et pauvres. La peur de la mort provoquée par les maladies a au moins un effet positif sur les comportements des nations et des peuples. À chaque fois que les humains sont sous la menace de la maladie, ils retrouvent le réflexe de la survie collective et individuelle en renouant avec les mécanismes de la solidarité internationale et de la protection des vies humaines en danger.

 

 

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