Me Aminata Diouf Yade, greffière de profession, vient de lancer sa carrière musicale par un premier album présenté samedi à Saint-Louis, avec l’ambition de “véhiculer des messages utiles à la société” et de contribuer à la promotion de la culture saint-louisienne.
Me Yade, en service à la Cour d’appel de Saint-Louis, compte sur l’élan de cette première production de 15 titres pour se frayer un chemin dans la musique afin de “véhiculer des messages utiles à la société, mais surtout de participer à la promotion de la culture saint-louisienne qui a beaucoup perdu de son lustre d’antan”
Intitulé “Njirim’’ (orphelin), le premier album qu’elle vient de mettre sur le marché est un mélange de différentes variétés musicales allant de l’afrobeat aux sonorités de la Casamance, dans le sud du Sénégal, en passant par rythmes purement mbalakh, style le plus en vogue sur la scène sénégalaise.
Selon la greffière, ce premier album est la métérialisation de sa passion pour la musique et “la promotion des valeurs africaines”, avec la volonté de “montrer à la société sénégalaise, la souffrance, l’angoisse et les inquiétudes” des orphelins.
“J’ai voulu traduire à travers cette production musicale, ce que moi-même j’ai vécu en tant que veuve, seule avec mes enfants, qui ont très tôt perdu leur père’’, a-t-elle expliqué.
Mme Yade dit avoir ’’bien compris’’, pendant son veuvage, “le calvaire des orphelins, dont certains souffrent’’ principalement de l’indifférence de l’entourage familial qui les abandonne, d’autres orphelins devant être considérés selon elle comme “victimes d’une démission parentale”, ce qui “les pousse dans la rue”.
L’album “Njirim’’ se veut donc “une consolation” pour ces orphelins et leurs mères, mais surtout, cette production musicale ambitionne de “sensibiliser les populations sur le sort’’ des orphelins, a souligné la greffière et artiste, estimant que “la société ne doit pas avoir un regard de mépris’’ sur ces derniers, mais porter plutôt sur eux “un regard de solidarité et de réconfort”.
De même Aminata Diouf Yade souhaite-t-elle vouloir s’impliquer “fortement pour redorer le blason de la culture saint-louisienne”, une manière de “rendre un hommage aux anciennes gloires de la culture de la vieille ville”.
Elle a cité, parmi les plus connues, la cantatrice feue Diabou Seck, les artistes Marie Madeleine Diallo et Golbert Diagne, ainsi que l’écrivaine Aminata Sow Fall.
Aminata Diouf Yade a par ailleurs plaidé pour une meilleure prise en compte des préoccupations des artistes-musiciens et du monde de la culture à Saint-Louis, à travers la construction d’une salle de spectacles et d’un centre culturel.
“Saint-Louis a toujours occupé un espace culturel admirable au Sénégal et en Afrique, mais aujourd’hui, la vieille ville est confrontée à un recul”, en ce qui concerne la production musicale, voire même théâtrale, “car la seule troupe initiée par Daouda Guissé, Golbert Diagne et les autres a perdu son âme, faute de moyens de production et d’accompagnement”, soutient Aminata Yade.