La grève des victimes de Gadaye a failli tourner au drame

Par Younoussa BALDÉ

 

La catastrophe a été évitée de justesse, hier, à Gadaye (Banlieue de Dakar). Le Collectif des victimes de Gadaye a voulu entamer une grève de la faim illimitée sur le site. Mais c’était sans compter sur la détermination des forces de sécurité, qui ont investi le site dès les premières heures de la matinée. Toutefois, les victimes ont fait fi de leur présence. Une tente a été dressée sur le site. Les femmes étaient assises sur des nattes. Mais les forces de sécurité n’ont pas tardé à user de gaz lacrymogènes pour empêcher tout rassemblement sur les lieux. S’en sont suivis des échanges de lacrymogènes contre des pierres. Le désordre était indescriptible. C’était le sauve-qui-peut. Mais le bilan est lourd. Sept (7) manifestants ont été blessés, dont deux dans un état grave. Il s’agit d’un nommé Mandiaye Ndiaye, âgé d’une quarantaine d’année. Il a eu une triple fracture et un déboitement de la main droite.

Selon des témoignages concordants, Mandiaye Ndiaye a reçu un gaz lacrymogène à bout portant. Le second blessé grave s’appelle Mbaye Ngom. Âgé de 58 ans, il est blessé au niveau du genou gauche. Madoumbé Diouf, Cheikh Abdou Lahat Sèye, Diarra Ndiaye, entre autres, ont aussi été blessés. La matinée a été très chaude, hier, à Gadaye. La police a aussi interpellé une dizaine de manifestants.

 

«Il n’est pas question d’abandonner la lutte…»

 

Le Collectif des victimes de Gadaye compte 253 membres. Depuis huit (08) ans, ils courent derrière un litige foncier qui les oppose à un prometteur immobilier. Les victimes affirment avoir perdu plus de 2 milliards dans cette affaire. Elles exigent l’application du verdict de la Cour suprême, qui a condamné le prometteur immobilier à une peine de prison ferme et une amende à payer. Le collectif réclame également le respect des engagements que le Président Macky Sall avait pris dans ce sens, à savoir le rétablissement des victimes dans leurs droits.

À la question de savoir si la lutte va continuer et sous quelle forme, Cheikh Traoré, membre du collectif, affirme ceci : «Pour le moment, nous soignons nos blessés et nous négocions la libération de nos membres interpellés. Après, le collectif va se réunir pour voir comment il va continuer la lutte. Mais, je vous assure que nous n’abandonnerons pas nos maisons. Nous allons nous battre jusqu’à notre dernier souffle pour reprendre ce qui nous est de droit, c’est-à-dire, nos maisons», promet Cheikh Traoré.

Cette manifestation a créé une vague d’indignation, mais aussi, a suscité un élan de solidarité envers les victimes. Abdoulaye Sow, responsable politique de l’Apr à Keur Massar (Pikine) et prometteur immobilier s’est rendu sur les lieux. Il souligne avoir discuté avec les manifestants pour régler le problème et enterrer définitivement la grève de la faim. «Ce problème sera vite résolu, d’autant que le collectif a été reçu par Me Augustin Tine. Nous les appelons au calme et à la sérénité. Le Président Macky Sall va résoudre bientôt le problème des victimes de Gadaye», a soutenu M. Sow.

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