C’est l’avis de l’ensemble des exploitants de la filière cola de Diourbel. Diery Diallo, vendeur de cola établi en face du service d’hygiène, est du même avis et pense comme eux. Pour lui, le nombre de vendeurs a augmenté drastiquement ces dernières années et les taxes sur le cola sont aussi exorbitantes ; ce qui explique que cette filière n’est plus rentable à Diourbel comme par le passé où peu de personnes s’intéressaient à cette filière qui rapportait beaucoup en son temps.
Pour Diéry Diallo et pour tous les autres exploitants de la filière cola, en son temps, à Diourbel, la filière cola était très rentable, mais maintenant, a-t-il regretté, beaucoup de personnes s’y mêlent. Ce qui explique les difficultés, aujourd’hui, pour s’en sortir avec, en plus cela, toutes ces nombreuses taxes de l’État viennent s’y greffer, a-t-il signalé. Le problème est que, a-t-il fait noter, Dièry Diallo, comme la vie est très chère maintenant, et que chacun cherche à s’en sortir, la filière cola très prisée est ciblée par certains qui considèrent qu’elle pourrait être une porte de sortie rapide de crise.
À l’époque, à Diourbel, a-t-il informé, il n’y avait que deux familles qui exploitaient cette filière. Et il n’y avait que deux magasins de stockage. Aujourd’hui, a-t-il constaté, l’idée de pouvoir s’enrichir rapidement dans la filière reste encore ancrée dans les esprits des diourbellois ; ce qui a véritablement mis presque à genou ce commerce à Diourbel, a-t-il déploré. Le cola qu’il reçoit à Diourbel, fait-t-il savoir, vient de la Cote-Ivoire et de la Guinée. Le cola de la Guinée vient par contre par voie maritime et c’est la plus vendue à Diourbel, précise-t-il, parce que moins chère.
Au début, a-t-il déclaré, les taxes n’étaient pas si élevées, mais aujourd’hui, a-t-il considéré, elles sont exorbitantes. Le panier de cola est vendu à Diourbel à 7000 Cfa et le kilogramme à 2000 Cfa. Le dédouanement se fait à Diaoubé et ne dépassait pas 1500 ou 2000 Cfa. Pour le dédouanement, maintenant, a-t-il avisé, pour chaque panier il faut payer 5000 Cfa en plus de 2000 Cfa qu’il faudra payer pour le transport de chaque panier. Ce qui revient pour chaque panier embarqué à 7000 Cfa.
Pour lui, il n’y a pas un pays en Afrique qui consomme le cola plus que le Sénégal. Une raison de plus pour diminuer les taxes, estime-t-il. Le cola est surtout beaucoup utilisé dans presque toutes les cérémonies au Sénégal, sans compter la consommation individuelle qui est aussi importante, a-t-il fait saloir. Ils achètent en gros pour revendre et ça dépend des capitaux, a-t-il laissé entendre, Dièry Diallo. Mais l’écoulement n’est plus rapide comme par le passé, signale-t-il. Ils peuvent faire quatre mois avec un stock de 50 paniers, et dans le temps, avec 400 paniers, ça ne dépassait pas 4 mois pour le placer sur le marché.
Il regrette qu’aujourd’hui, un client puisse rester avec un seul panier plus de deux mois avant de verser, a-t-il confié. Ce n’est vraiment pas une mine d’or la filière cola à Diourbel. Par conséquent, Dièry Diallo, comme tous les siens dans la filière, demande aujourd’hui à l’État de revoir à la baisse les taxes pour leur permette de souffler un peu.