L’accablant rapport du département d’Etat américain sur les droits de l’homme en Guinée

Le Département d’Etat américain a publié ce mardi 30 mars 2021 un long rapport sur la situation des droits de l’Homme en Guinée. Ce document de plusieurs pages évoque, entre autres, le respect de l’intégrité de la personne, les privations arbitraires, meurtres, disparition, arrestations politiques, tortures et autres traitements jugés dégradants ainsi que les conditions de détention dans les prisons du pays.
 
Bien que sur certains aspects, tels que les disparitions, aucune preuve n’a été fournie contre le Gouvernement guinéen, ce rapport épingle cependant la Guinée sur bien d’autres aspects, en se basant sur les rapports des ONG, organisations de défense des droits de l’Homme, proches de victimes et partis d’opposition.
 
Par ailleurs, concernant les visites aux détenus de la maison centrale de Conakry, les avocats et certains partis politiques ont récemment déclaré que le Gouvernement a refusé que ces derniers reçoivent des visites de leurs proches ou avocats. Un point que le Département d’Etat réfute dans son rapport en soulignant que “le gouvernement a autorisé l’accès à ces personnes sur une base régulière par le Comité international de la Croix-Rouge ou d’autres organisations humanitaires ou de défense des droits de l’homme”.
 
Autre points soulevés par ce document, c’est le dossier concernant les déguerpissements de Kaporo Rails, Kipé 2 et Dimess. Entre février et mai 2019, l’Etat guinéen a en effet expulsé de force certains habitants de ces quartiers de Conakry sur des terres prévues depuis longtemps comme le site de réinstallation de plusieurs ministères. “Les autorités ont démoli environ 2 500 bâtiments, ce qui a entraîné l’expulsion de 20 000 personnes, dont certaines seraient légalement propriétaires de leurs terres. Les victimes ont formé un collectif et ont fait appel à la Cour de justice de la CEDEAO pour obtenir réparation. L’audience, prévue pour le 8 novembre, a été reportée à la demande de l’avocat des victimes, qui a demandé au tribunal de procéder à une visite des lieux. Le gouvernement n’a fait aucun effort pour protéger, aider, réinstaller ou intégrer ces personnes déplacées dans d’autres régions”, peut-on lire dans le rapport.
 
Le département d’Etat américain n’a pas non plus raté la Guinée sur les violations des libertés d’expression notamment avec les restrictions enregistrées lors des jours violents ayant suivi le scrutin présidentiel du 18 octobre 2020. Il précise cependant qu’aucun document n’a pu à ce jour démontrer que le gouvernement a censuré les communications ou surveillé les contenus en ligne.

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