Pourquoi l’Aibd ne suffit pas à lui seul

Le Sénégal projette de fermer définitivement l’aéroport international Léopold Sédar Senghor le 08 décembre, au profit de celui de Diass qui porte le nom de Blaise Diagne.
Mesurant une superficie de 600 ha, l’Etat compte non pas le vendre comme l’information a pu être distillée, mais y aménager «d’importants projets.»

Le gouvernement qui ne donne plus de précisions, ne cache pas son intention de tourner la page de LSS. En réalité, les autorités comptent y ériger un grand centre des affaires. Un projet qu’auraient gagné les Marocains prêts à y investir sous forme de joint-venture avec le Sénégal. C’est la caisse des dépôts et consignations et celle analogue du Maroc qui vont financer un projet dont l’étude de faisabilité est aussi bouclée.

Ainsi, avec la CDC, Aliou Sall aura un droit de regard sur ce centre qui a pour vocation d’être le plus grand de la sous-région. C’est insensé de penser qu’un seul aéroport suffit au Sénégal. LSS a déjà ses infrastructures, son terrain d’atterrissage. Blaise Diagne a été une idée fabuleuse, mais cela ne doit en rien empêcher LSS de continuer à fonctionner.

Pourquoi ne pas y accueillir des diplomates ou en faire un terrain d’atterrissage du tourisme de haut standing comme le suggère Babacar Ndiaye Ndaraaf, de l’association «alliance pour sauver le Sénégal». La capitale étouffe. Les habitants, au nombre de 4 millions, s’y entassent. Il ne faudrait pas alors que tous les espaces disponibles fassent l’objet de transactions financières qui peuvent parfois paraître importunes.

D’ailleurs, si Diass doit accueillir les hôtes de marque du Sénégal, on le voit bien, mais le coup sera exorbitant en matière de maintien de la sécurité avec un jalonnement sur une vingtaine de kilomètres. La circulation sera ainsi bloquée sur l’autoroute à péage dont l’objectif est tout à fait le contraire.